La journaliste tchètchène Elena Milachina a quitté la Russie suite à des menaces du dirigeant Ramzan Kadyrov. La journaliste travaille pour Novaïa Gazeta, l’un des rares journaux libre en Russie. Son rédacteur en chef, Dmitri Mouratov a reçu le prix Nobel de la la Paix en 2020.
La journaliste Elena Milachina du journal indépendant Novaïa Gazeta, spécialiste de la Tchétchénie, a quitté la Russie après des menaces émises par Ramzan Kadyrov le dirigeant de la Tchétchénie. Pour rappel, la Tchétchénie est une république du Caucase russe.
« Compte tenu des nombreuses menaces personnelles proférées ces derniers jours à l’encontre de la journaliste Elena Milachina par des hauts responsables de la Tchétchénie, la rédaction a décidé de l’envoyer hors de Russie« , a indiqué Novaïa Gazeta. Ce est l’un des rares bastions de la presse libre en Russie et son rédacteur en chef, Dmitri Mouratov, a reçu le prix Nobel de la Paix en 2021.
L’engagement du journal, notamment dans la couverture des violations des droits humains en Tchétchénie, a coûté la vie à plusieurs de ses collaborateurs, morts assassinés. On peut notamment citer Anna Politkovskaïa, assassinée en novembre 2006 à Moscou. Elena Milachina a suscité la colère des autorités tchétchènes en documentant les exécutions extrajudiciaires qui s’y déroulent.
Craintes autour de Ramzan Kadyrov
L’autoritaire dirigeant tchétchène, Ramzan Kadyrov, a qualifié sur Telegram en janvier Mme Milachina de « terroriste« , poussant Novaïa Gazeta à déposer plainte pour incitation à la haine. « Mes sources plutôt haut placées disent que la menace pour ma sécurité personnelle est désormais élevée, alors je vais déjà les écouter, même si je n’aime pas beaucoup cela« , a-t-elle déclaré à la télévision d’opposition Dojd jeudi.
Cette affaire s’ajoute à celle autour de Zarema Moussaïeva, la femme Saïdi Iangoulbaïev, ancien juge fédéral d’origine tchétchène devenu opposant à M. Kadyrov. Elle a été arrêtée en janvier dans le nord de la Russie par les forces de l’ordre tchétchènes et ramenée de force dans le Caucase.
Cette arrestation et la répression visant l’ancien juge ont soulevé la crainte en Russie que les forces de Ramzan Kadyrov puissent opérer hors de Tchétchénie. Les autorités tchétchènes sont accusées depuis des années de torturer et brutaliser toute voix critique, ainsi que les homosexuels. Des Tchétchènes ont aussi été impliqués dans plusieurs assassinats d’envergure, dont celui de l’opposant Boris Nemtsov en 2015.