Maryvonne Lepage : « Des journalistes vont sur le terrain au péril de leur vie »

La photographe Camille Lepage a été assassinée en Centrafrique en mai 2014.

Maryvonne Lepage, mère de Camille Lepage, photojournaliste tuée en Centrafrique, revient sur l’enquête de sa vie et sur la condition de la presse en France en cette journée de la liberté de la presse. 

En cette journée mondiale de la liberté de la presse, une place « Ghislaine Dupont – Claude Verlon –Camille Lepage », du nom de deux journalistes tués au Mali et d’une photojournaliste tuée en Centrafrique, sera inaugurée à Paris. La place, située dans le IIe arrondissement de Paris représente « un quartier emblématique pour la presse française« , à l’intersection des rues d’Aboukir, du Louvre et Montmartre selon la ville de Paris.

La mère de Camille Lepage, Maryvonne Lepage salue l’inauguration de la place : « Ça symbolise le fait d’une reconnaissance, la reconnaisssance des journalistes qui vont sur le terrain au péril de leur vie. » Interrogée sur Europe 1, Maryvonne Lepage revient sur les critiques faites aux journalistes au cours des derniers mois : « Il faut que les journalistes continuent leur travail, pas au péril de leur vie, mais c’est indispensable. »

Tuée par balle

Camille Lepage, photojournaliste indépendante de 26 ans, a été assassinée dans des circonstances non élucidées le 12 mai 2014 alors qu’elle était en reportage dans l’ouest de la Centrafrique selon l’AFP. L’enquête piétine depuis de nombreux mois mais la mère de Camille Lepage garde espoir : « Aujourd’hui, on peut pas dire que l’enquête a avancé. Mais des enquêteurs français devraient retourner sur le terrain. La Centrafrique c’est difficile d’y aller et notamment pour les enquêteurs. C’est ce qu’on voit pour d’autres journalistes tués dont les enquêtes n’avancent pas non plus. »

La prochaine étape dans l’enquête de Maryvonne Lepage est de connaître les assaillants de l’embuscade qui a tué Camille. « Ce qui est important pour nous c’est de savoir qui étaient les assaillants de l’embuscule : les Peuls, les Anti-balaka ou les Séléka » afin de mieux comprendre ce qui s’est passé.

En attendant les avancées de l’enquête, deux expositions présentant le travail de Camille Lepage sont organisées à Angers, avant la sortie, à l’automne 2019, d’un film retraçant le parcours de cette photographe disparue à 26 ans lors d’un reportage.

Julie Petitfrère (avec AFP)