A la suite du Grenelle contre les violences faites aux femmes, un audit à été demandé par le ministère de l’Intérieur pour évaluer la prise en charges de ces femmes par la police et la gendarmerie. Les premiers résultats semblent positifs.
Plus de 90% des victimes de violences conjugales ont jugé “globalement satisfaisant” leur accueil dans les commissariats et les gendarmeries selon les premiers résultats d’un audit dévoilés jeudi par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
Issu des mesures recommandées par le Grenelle contre les violences conjugales, cet audit, réalisé entre septembre et décembre 2019 dans 40 sites de la police nationale et 411 unités de gendarmerie, se poursuit en 2020, a précisé le ministère.
Un manque d’informations qui persiste
Près de 90% des victimes disent n’avoir pas eu de difficulté pour faire enregistrer leur plainte et 76% ont estimé satisfaisants les délais d’attente de leur prise en charge, selon cette étude des inspections générales de la police (IGPN) et de la gendarmerie nationale (IGGN) menée auprès de 635 victimes.
En revanche, 60% des victimes reçues par la police et 38% par la gendarmerie ont déploré un manque d’information au cours de l’enquête, et une victime sur cinq dit n’avoir pas été orientée vers les associations d’aide. Mais le niveau de confidentialité des locaux, important pour faciliter la libération de la parole des victimes, est “améliorable” pour 15% d’entre elles.
Une situation en observation
Il est important de rappeler que 41% des femmes tuées sous les coups de leur conjoints avaient signalés les violences au préalable. Aurélie Latourès, chargée d’études à l’Observatoire régional des violences faites aux femmes explique dans un rapport du Centre Hubertine Auclert daté du 20 novembre 2019 note que “la façon dont la parole des victimes sera recueillie et les éléments qui seront collectés au moment du signalement vont conditionner l’enquête et les suites qui seront (ou non) données.”
Depuis novembre 2018, il existe un portail de signalement des violences sexuelles et sexistes en ligne, qui permet de dialoguer en direct avec la police 24 h / 24 h, et pourvu d’un bouton “quitter en urgence et effacer la conversation”. Si les associations de protection des femmes n’ont pas les moyens légaux de recueillir des signalements, elles sont néanmoins en première ligne pour conseiller et orienter les femmes victimes.
EPJT avec AFP