En dépit des montants exorbitants investis pour sa campagne, l’ex-maire de New-York n’a pas réussi à rassembler. Il quitte la course à l’investiture démocrate sans avoir réussi à redorer son image d’entrepreneur froid et« ennuyeux ».
Il n’aura tenu que 101 jours. Le temps pour lui de dépenser plus de 550 millions de dollars en publicité, un record historique pour une campagne politique. Manque de charisme, débats catastrophiques, passivité avec les minorités… Une série de facteurs qui a mené au revers politique humiliant de Michael Bloomberg, sorti mercredi de la course à l’investiture démocrate en se positionnant en faveur de Joe Biden, l’ancien vice-président de Barack Obama et vainqueur du Super Tuesday. L’ancien maire de New York était entré en campagne très tard, le 24 novembre, neuf mois après Bernie Sanders et sept après Joe Biden.
« Des problèmes liés à sa personnalité »
Pour James Thurber, professeur à American University, même si Michael « Mike » Bloomberg s’était présenté plus tôt, « certains des mêmes problèmes structurels, des problèmes liés à sa personnalité, auraient déjà été là ». « La première raison de l’échec de Mike Bloomberg, c’est le candidat Mike Bloomberg », renchérit Doug Muzzio, professeur en sciences politiques à Baruch College. « Il est ennuyeux, technocratique, il n’est pas exaltant. Les hommes politiques établissent généralement un lien avec les gens. Pas Mike Bloomberg. »
Brillant esprit, capable de créer de toutes pièces un empire de l’information financière valorisé aujourd’hui 60 milliards de dollars, Michael Bloomberg a souvent été dépeint comme un personnage au sang-froid, parfois cassant, avec un fond de misogynie. Et l’entrepreneur, peu habitué à la contradiction, n’avait pas réussi à se démarquer lors des débats du 19 et du 25 février, en allant jusqu’à modifier les règles de participation.
EPJT avec l’AFP