Les salles de sport sont fermées depuis le 29 octobre. Face à l’absence de perspective et à la déprime des Français, les cours clandestins se multiplient.
« J’ai joué le jeu pendant le premier confinement, mais là je sature. […] J’ai toujours adoré la danse, j’en ai besoin pour me sentir bien. Je sais que c’est interdit mais c’est tellement bon », explique Alexandra (les prénoms ont été modifiés) dans le Monde. Le sport en salle est illégal depuis le 29 octobre au regard des règles en vigueur depuis le deuxième confinement qui a acté la fermeture des établissements recevant du public dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19. Un arbitrage justifié par le fait que Santé Publique France recensait au 5 octobre 2020, 233 foyers de contamination en lien avec le milieu sportif, soit 6,95 % des clusters répertoriés depuis le début de la pandémie. Un chiffre bien plus bas que les contaminations recensées dans les milieux familiaux et professionnels, mais en forte progression depuis la fin de l’été et la reprise des compétitions.
Impossible de savoir le nombre d’ouverture clandestine de salles en France. « Danse, boxe, crossfit, pilates, yoga… » pour toutes ces disciplines, il n’a en tout cas pas été compliqué de trouver des cours collectifs en présentiel » détaille Le Monde, par des groupes Facebook ou par le bouche-à-oreille. L’Obs rapporte comment les cours s’organisent : « Surtout, pas de photo ni de vidéo, et rien sur les réseaux sociaux. N’en parlez à personne. Le cours commence à 17h30, pour vous laisser le temps de rentrer avant le couvre-feu. Aucun retard accepté, les portes seront fermées. ». Les règles sont posées dès le départ par texto.
De fausses attestations
Des directeurs de salles de sport affirment avoir pris cette décision après le 7 janvier, date à laquelle le Premier ministre, Jean Castex a indiqué repousser l’ouverture des salles de sport à la « mi-février » au plus tôt.
Il existe toutefois des exceptions. Les personnes disposant d’un certificat médical adapté peuvent se rendre dans les salles de sport. C’est aussi le cas des sportifs professionnels et des artistes. Certains ont profité de ces exceptions. « Mes adhérents n’ont eu aucun mal à trouver un médecin, disons, compréhensif », assure Romain, directeur d’une salle de fitness franchisée en région parisienne au Monde.
Toutes les personnes témoignent des bienfaits du sport, « c’est un peu un échappatoire, quand je danse, je ne pense plus au Covid », confie une participante à Europe 1. « Ça me fait du bien physiquement et mentalement. »
Les gérants des salles soulignent leur incompréhension face à la fermeture. « On laisse les gens s’entasser dans le métro mais on leur interdit le sport en intérieur. C’est illogique et injuste« , fulmine Sébastien Massaro au Monde, directeur d’un studio de danse à Paris. Il est l’un des rares à voir accepté de témoigner de son vrai nom. En restant ouvert mais avec peu de participants, il estime faire de la « résistance » contre « le climat de peur » entretenu selon lui par le gouvernement.
» C’est un désastre économique «
Des gérants de salles de sport mettent en avant leurs difficultés financières. » C’est un désastre économique » souligne au Monde, Sophie à la tête d’un studio de yoga dans le Val-d’Oise, qui propose des cours en petite comité. « En un an, j’ai perdu 80 % de mon chiffre d’affaires « . Bien que l’État permette aux entreprises de survivre, les gérants savent que ce ne sera pas éternel. Autre raison de l’ouverture clandestine de nombreuses salles, la peur de voir partir ses clients à la concurrence.