Harcèlement de rue : être sur le « QuiVive » grâce à une appli

The Sorority, Garde ton Corps, QuiVive... Les applications pour lutter contre le harcèlement de rue se multiplient.

Jean-Philippe Tible, entrepreneur breton, lance à partir du 1er février une application « QuiVive » pour lutter contre le harcèlement de rue. Un système innovant pourra permettre de récolter des preuves.

Agressions physiques, menaces, injures… Marcher dans la rue n’est pas aussi tranquille qu’il n’y paraît. Le harcèlement de rue touche une grande majorité de personnes en France. Pour Jean-Philippe Tible, entrepreneur de 56 ans, s’en est trop. Il lance à partir du 1er février une application payante baptisé QuiVive pour lutter contre le harcèlement de rue.

Que l’on soit victime ou témoin, le but de cette appli est d’enregistrer ce qui se dit autour de soi par tranches de 20 minutes via une mémoire tampon. Si rien ne se passe, ces minutes s’effacent automatiquement. L’appli permet aussi de géolocaliser la scène et d’identifier les téléphones présents au moment des faits pour retrouver les agresseurs et les témoins potentiels.

En résumé, QuiVive permet de récolter des preuves tangibles utilisables lors du déclenchement de procédures judiciaires, preuves qu’il est difficile de réunir. « Souvent, on peine à trouver des témoignages, et lors d’un dépôt de plainte, c’est parole contre parole« , constate Jean-Philippe Tible dans Le Parisien.

Une appli pour toutes et tous

Selon un sondage Ipsos de juillet 2020, 81 % des femmes en France ont déjà été victimes de harcèlement de rue dans les lieux publics. Mais pour Jean-Philippe Tible, l’application ne se limite pas seulement aux femmes mais également « au cas de racket chez les plus jeunes ou aux escroqueries chez les plus anciens, en passant par le harcèlement dans certaines entreprises« .

Lors du célèbre salon international de l’innovation numérique Consumer Electronic Show (CES) 2021, l’application a été très remarquée. L’entrepreneur a créé son entreprise VDP 3.0 en janvier 2020, au technopôle de Ploufragan (Côtes-d’Armor). Jean-Philippe Tible propose également une version en anglais pour un développement à l’international. QuiVive est disponible sur le Playstore d’Android (version Apple à venir) pour 3 euros par mois ou 30 euros par an. Une version gratuite est également disponible mais pour un enregistrement de 10 minutes.

Cet enregistrement pourrait inquiéter les défenseurs de la confidentialité des données. Mais Jean-Philippe Tible a travaillé avec un cabinet d’avocat spécialisé en droit digital assurant que cette confidentialité est respectée. « L’idée, c’est de dissuader les uns, de rassurer les autres, et que la société dans laquelle on vit puisse trouver une forme de sérénité à ce niveau-là.«