Des milliers de polonais dans la rue pour défendre le droit à l’avortement

Community leaders, parents, kids, doctors, lawyers, assemble in front of the White House to protest the non-science based policy of segregating LGBTQ children in public schools based on the schools' determination of their gender identity.

Des milliers de personnes ont manifesté ce mercredi à Varsovie et dans plusieurs villes de Pologne. Ils s’opposent à l’entrée en vigueur d’une loi interdisant quasiment l’avortement. La publication de la loi avait déjà donné lieu à d’importantes manifestations.

Des milliers de polonais ont manifesté, ce mercredi, pour protester contre l’entrée en vigueur d’un arrêt du Tribunal constitutionnel limitant drastiquement l’avortement. Malgré les restrictions sanitaires, ses opposants ne décolèrent pas.

Une opposition féroce

Ce n’est pas un tribunal, ce sont des salauds, des bâtards, qui en ces moments si difficiles, au milieu d’une pandémie, déclenchent une fois de plus la guerre entre Polonais”, s’est insurgée Barbara Nowacka, députée de l’opposition. Les manifestants avaient eux des pancartes s’opposant à “la terreur ou considérant que “ceci signifie la guerre”. Ils portaient des masques avec des éclairs rouges, symboles des militants pro-avortement. “Nous nous rassemblons ici car cet État pense qu’il peut s’emparer de notre liberté”, a lancé à la foule varsovienne Marta Lampart, l’une des animatrices du principal mouvement initiateur des protestations, la “Grève des femmes”.

Une autre des animatrices du mouvement, Klementyna Suchanow, a été interpellée par les forces de l’ordre, avec plusieurs autres manifestants ayant cherché à entrer au siège du Tribunal constitutionnel. D’autres ont déversé de la peinture rouge devant le bâtiment.

Un débat épineux depuis de nombreuses années

Majoritairement catholique, la Pologne est l’un des pays européens ayant les lois les plus restrictives en matière d’avortement. Le Tribunal avait considéré, en octobre dernier, que l’interruption volontaire de grossesse en cas de malformation grave du fœtus était “incompatible” avec la Constitution. Dans les faits, cela interdit pratiquement l’IVG, sauf en cas de viol, d’inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger. La loi avait été publiée discrètement, mais avait déjà été à l’origine de manifestations massives. Le gouvernement avait même suspendu sa publication.

Les données officielles considèrent qu’il y a moins de 2 000 avortements légaux par an dans le pays. Les organisations féministes complètent ce chiffre par environ 200 000 IVG illégales ou faites à l’étranger chaque année.

Après l’accession au pouvoir du parti ultraconservateur Droit et Justice, en 2015, l’avortement est l’un des débats les plus épineux du pays. En 2020, les manifestations pro-IVG étaient devenues des manifestations contre le gouvernement, l’opposition se manifestant notamment chez les jeunes.