Dans un rapport intitulé « Le grand déni », publié ce mardi, la Banque mondiale égrène plusieurs indicateurs macroéconomiques qui illustrent la situation catastrophique du Liban. En cause, l’inaction des dirigeants politiques pour redresser la barre. Le pays connaît une grave crise politique et économique.
Le PIB du Liban a chuté de 58 % entre 2019 et 2021. Un chiffre vertigineux tiré du dernier rapport de la Banque mondiale sur l’économie du pays, mise à mal par « l’élite du pays qui a mis de longue date la main sur l’État et vit de ses rentes économiques. » Ce rapport, intitulé « Le grand déni », fait suite à deux autres publications alarmantes, « La dépression libérée » et « Le naufrage du Liban », qui datent de décembre 2020 et juin 2021.
La Banque mondiale est très critique envers la classe libanaise, accusée notamment de ne pas tenir ses promesses de réformes faites aux dirigeants internationaux et de ne pas assumer ses responsabilités. L’institution déplore ainsi que « depuis le début de la crise financière, la Banque du Liban a presque été le seul décideur politique. » Les recettes publiques s’élevaient à 6,6 % du PIB en 2021, un pourcentage très faible et à peine plus élevé que ceux de la Somalie ou du Yémen, deux pays en guerre.
37,7% de chômage entre mai et juillet
Les Libanais subissent de plein fouet les conséquences de la crise. Le chômage était de 37,7 % entre mai et juillet 2021, un niveau similaire à celui de décembre 2020. Signe des difficultés que connaissent les Libanais, le 18 janvier 2022, un homme a pris en otage des employés d’une banque de Beyrouth, les menaçant avec une arme et exigeant de retirer 50 000 dollars de son compte.
Le pays, à court de courant, connaît régulièrement des coupures d’électricité générales. Ce mercredi 26 janvier, la Libye a signé un accord d’acheminement d’électricité de Jordanie via la Syrie. Cela devrait permettre de gagner près de deux heures d’électricité quotidiennes. Ce projet, parrainé par les États-Unis, sera financé par la Banque mondiale, mais à condition que des réformes du secteur énergétique soient engagées.
Groupe 1/Honorine Morel-Jean