Le projet de loi visant à réformer le code du travail, porté par Myriam El Khomri, est largement critiqué à gauche, le contenu était jugé trop à droite. L’ancien ministre du travail François Rebsamen (PS) s’est montré sceptique sur le texte et a réclamé des évolutions de fond à l’antenne.
François Rebsamen, prédécesseur de Myriam El Khomri, a affirmé que le projet de loi sur le code du travail « mérite d’être amélioré ». Il a ajouté que, si c’était le cas, il « le voterai ». Le socialiste pense « qu’il y a une erreur de vouloir redéfinir ce qu’on appelle le licenciement économique. » Selon lui, « la nouvelle définition ne peut pas être celle qui est proposée dans le texte ». Il s’oppose également « à la baisse de la rémunération des heures supplémentaires ».
Marisol Touraine, ministre de la Santé, et Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, ont quant à eux insisté sur le « dialogue » nécessaire avec les parlementaires alors que Myriam El Khomri a laissé planer le doute sur l’utilisation de l’article 49.3 à l’Assemblée. A ce sujet, François Rebsamen s’est montré critique : « Quand on annonce que ce texte si nécessaire sera voté par 49-3, on fait peser a priori une suspicion sur le fond. »
La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal s’est également exprimée contre le projet de loi : « Il ne faut pas être sourd ni aveugle, on voit bien la montée des objections ». Elle prône de « trouver le juste équilibre » entre flexibilité et sécurité.
Cette réaction intervient alors que Manuel Valls, Emmanuel Macron et Myriam El Khomri se rendent aujourd’hui à Mulhouse, en Alsace, pour une visite durant laquelle ils devraient défendre le projet de loi sur le Travail.
L. J.