Primaire à droite : Bruno Le Maire lance sa campagne

L'ancien ministre de l'Agriculture lancera sa campagne pour la primaire à droite à Vesoul (Haute-Saône) Photo : Claude Truong-Ngoc

Bruno Le Maire se jette officiellement mardi dans le grand bain de la primaire à droite, qui aura lieu en novembre prochain, avec l’espoir ambitieux de « bousculer le jeu » grâce à un « renouveau » de la classe politique.

A 46 ans, l’ancien ministre de l’Agriculture annoncera dans la soirée sa candidature à la primaire de la droite depuis Vesoul (Haute-Saône), un territoire « rural », d’une France « discrète », qui ne « fait pas parler d’elle », justifie-t-il. C’est aussi un département où le FN a frôlé les 40% au second tour des régionales de décembre 2015.

Celui qui fait partie des quadras chiraquiens prometteurs, avec les Copé, Pécresse et autres Chatel, sillonne la France depuis des mois. Ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin (2006-2007) à Matignon, normalien et scolarisé chez les jésuites, Bruno Le Maire revendique une « organisation militaire ». « Plus de 320 déplacements », compte-t-il, et la construction d’un réseau, fruit de « quatre ans de boulot ». Il a récemment publié le soutien d’une centaine d’élus locaux ainsi que celle d’une trentaine de députés et sénateurs, dont Alain Chrétien, le député-maire de Vesoul.

« Kennedy à la française » ?

Ses presque 30% récoltés à l’élection pour la présidence de l’UMP en novembre 2014 l’ont propulsé parmi ceux qui comptent. Aucun de ses rivaux n’a osé défier Nicolas Sarkozy.  Entre deux ex-Premiers ministres – Fillon et Juppé – déjà lancés et un ancien président de la République – Sarkozy- probable candidat, Bruno Le Maire sait toutefois qu’il est un outsider qui part en « conquête ».

Ce fan de Proust et de Nietzsche, lui-même écrivain publié chez Gallimard, raconte avoir pris conscience de la nécessité de renouveler la classe politique et ses idées depuis 2012. Il veut « remettre la France en marche ». Et ses partisans y croient dur comme fer. « Il a un potentiel immense, il peut être un Kennedy à la française! », proclame un parlementaire qui le soutient. Mais, à l’heure de la grande défiance envers les politiques, certains le taxent d’opportuniste. « Rien de ce qu’il dit n’est marquant », lâche même un ancien ministre.

Sitôt candidat, Bruno Le Maire entamera la promotion de son livre « Ne vous résignez pas! », manifeste qui sort jeudi en librairie. Ensuite, l’ancien ministre de l’Agriculture passera – grand classique façon Chirac – pas moins de trois jours au Salon de l’Agriculture.

J.L