L’agence de sécurité sanitaire (Anses) évoque un « risque » pour la santé de certains consommateurs de compléments alimentaires.
Les compléments alimentaires connaissent un certain succès en France (près de 150 millions de boîtes vendues en 2017). Mais les gélules composés de glucosamine ou de chondroïtine sulfate, présentées comme pouvant soulager les douleurs articulaires (arthrose, rhumatisme…) peuvent causer certains effets secondaires indésirables. Des atteintes hépatiques, troubles digestifs et cutanés tels que des éruptions, des démangeaisons, des purpuras (lésions hémorragiques de la peau) ont été recensés par le dispositif de surveillance de « nutrivigilance » de l’Anses qui s’est penchée sur le sujet.
Plusieurs millions de consommateurs concernés
Pour les diabétiques ou pré-diabétiques, des personnes traitées par des anticoagulants de type anti-vitamine K (dans les deux cas à cause de la glocusamine), des asthmatiques ainsi que des allergiques aux crustacés ou aux insectes (glucosamine extraite de carapace de crustacés), la prise de ces gélules peut s’avérer dangereuse.
Ces compléments sont également déconseillés aux personnes qui doivent surveiller la teneur en sodium, en potassium ou en calcium de leur alimentation comme les insuffisants cardiaques car ces compléments peuvent en être une source importante. Les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants doivent également ne pas en prendre, en raison de l’insuffisance des données sur la sécurité de ces produits.
Cette recommandation d’éviter ces compléments alimentaires à base de glucosamine et/ou de chondroïtine sulfate concerne au total plusieurs millions de gens.
L’Anses interpelle les fabricants
L’agence sanitaire déclare, d’après Le Parisien, avoir reçu 77 déclarations d’effets indésirables vraisemblablement ou très vraisemblablement liés à la consommation de compléments alimentaires. Elle recommande « que des mesures soient prises par les fabricants afin de mieux informer le consommateur sur les risques liés à la consommation de ces compléments alimentaires par ces populations spécifiques ».
Maïlis Rey-Bethbeder