L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine a été condamné, jeudi, pour diffamation à l’encontre de Claude Guéant, jeudi.
Ziad Takieddine, un homme d’affaire franco-lybien, avait affirmé à Mediapart avoir remis à l’ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, cinq millions d’euros d’argent libyen. Dans un entretien vidéo publié sur le site web Médiapart, le 15 novembre 2016, il avait révélé que cet argent était destiné à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
L’homme d’affaire affirmait avoir remis ces fonds à Claude Guéant, à l’époque directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, mais également au futur président. Ces derniers avait farouchement défendu cette affirmation.
“C’est un jugement incompréhensible et inadmissible puisque les propos qui ont valu à Ziad Takieddine une mise en examen sont aujourd’hui jugés”, a réagi à l’AFP son avocate, Me Elise Arfi, qui a annoncé son intention de faire appel de ce jugement.
Médiapart relaxé pour bonne foi
Jeudi, Claude Guéant remporte donc le procès pour diffamation engagé contre Ziad Takieddine. Ce dernier est condamnée à 8.000 euros d’amende pour les propos tenu dans la vidéo de Médiapart. Le patron de Mediapart Edwy Plenel et les trois journalistes co-signataires de l’article, Fabrice Arfi, Nicolas Vescovacci et Karl Laske, sont eux relaxés au titre de la “bonne foi” car dans le cadre d’un entretien, “leur rôle se bornait précisément à poser des questions” à Takieddine.
Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est mis en examen depuis mars 2018 pour “recel de détournements de fonds publics libyens”, “financement illégal de campagne électorale” et “corruption passive”.
Claude Guéant est lui mis en examen depuis 2015 pour “faux et usage de faux” et “blanchiment de fraude fiscale en bande organisée”. Il l’a ensuite été en 2018 pour six chefs supplémentaires, dont “recel de détournement de fonds publics”, “corruption passive” ou “complicité de financement illégal de la vie politique”.
Ziad Takieddine enfin est mis en examen pour “complicité de corruption”, “complicité de détournements de fonds publics par un agent public”, et “complicité de trafic d’influence actifs et passifs commis par des personnes exerçant une fonction publique”.
EPJT avec AFP