Nouvel épisode dans la série Maduro VS Guaido, le chef d’Etat socialiste et le député de centre-droit. L’opposant, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, vient d’être reconnu inéligible ce jeudi 28 mars, pour une durée de quinze ans.
À Caracas, le Contrôleur général de la République, Elvis Amoroso, chargé de veiller à la transparence de l’administration au Venezuela, a décidé « d’interdire l’exercice de toute fonction élective au citoyen (Juan Guaido) pour la durée maximum prévue par la loi », soit 15 ans, pour corruption présumée, a-t-il déclaré à la télévision d’Etat.
Selon M. Amoroso, jugé proche du pouvoir en place, l’opposant n’a pas justifié, dans ses déclarations de patrimoine, certaines dépenses réalisées au Venezuela et à l’étranger avec des fonds provenant d’autres pays.
Une sanction d’application immédiate
Dans la foulée, Juan Guaido a rejeté cette sanction lors d’un discours devant ses partisans.
« Il n’existe pas de sanction d’inéligibilité (…) Le Parlement légitime est le seul ayant le pouvoir de désigner un contrôleur », a déclaré Juan Guaido. Il a rappelé qu’Elvis Amoroso avait été nommé à ce poste par l’Assemblée constituante, qui est acquise au pouvoir et remplace dans les faits le Parlement, seul organisme contrôlé par l’opposition.
« Chaque journée (supplémentaire) dans la rue pour moi est une défaite pour le régime. S’il m’arrête, ce sera son ultime défaite », a-t-il ajouté dans une autre réunion publique.
Dans ce pays où personne ne reconnaît la légitimé de personne, difficile de dire quelles seront les conséquences de cette décision qui vise Juan Guaido, également président du Parlement. Ni s’il va pouvoir continuer à siéger, la sanction étant en théorie d’application immédiate.
Montée des tensions
Cette décision a fait monter la tension dans ce pays pétrolier, paralysé par une nouvelle panne d’électricité massive durant trois jours et dont les deux dirigeants rivaux se disputent le pouvoir.
Sur la scène internationale aussi, la tension ne redescend pas entre Washington et Moscou à propos de la présence de soldats russes au Venezuela.
Une sanction « ridicule » pour les Etats-Unis
Les Etats-Unis ont qualifié de « ridicule » cette sanction. Les pays latino-américains et européens du Groupe de contact international (GCI) sur le Venezuela, réunis jeudi à Quito, ont condamné la décision des autorités vénézuéliennes.
Clémentine Le Ridée