Avalanche mortelle en 2016 : le parquet requiert le renvoi du professeur en correctionnelle

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Ce mardi, le parquet de Grenoble a requis le renvoi en correctionnelle du professeur qui avait emmené des lycéens sur une piste fermée de la station des Deux Alpes (Isère) en janvier 2016. Deux d’entre eux étaient morts dans une avalanche.

La décision est tombée. Le professeur d’éducation physique se voit reprocher d’avoir « par imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence et de sécurité (…) involontairement causé la mort » de deux élèves – une fille et un garçon – âgés de 16 ans, selon le réquisitoire définitif du parquet de Grenoble, datant de février dernier.

Il y a un an, le 13 janvier 2016, le professeur avait emmené ses dix élèves sur une piste noire fermée – alors que la signalétique l’indiquait en plusieurs langues – malgré un risque de niveau 3 sur une échelle de 5. Un de ses collègues avait d’ailleurs « strictement interdit » l’accès à cette piste le matin même aux élèves et que lui-même avait « dissimulé le fait d’y avoir emmené son groupe la veille ».

Après le passage de skieurs hors piste en amont, une avalanche s’est déclenchée, ensevelissant au passage cinq skieurs. Trois d’entre eux étaient retrouvés morts : les deux lycéens et un vacancier ukrainien de 46 ans.

Le professeur n’a pas été suspendu par l’Education nationale

Le professeur était extrait de la coulée, polytraumatisé et hospitalisé, tandis qu’un autre lycéen s’en sortait indemne.  Le réquisitoire met en exergue l’absence d’autorité du professeur auquel il « est reproché d’avoir été totalement défaillant dans sa mission d’encadrement ».

Placé sous contrôle judiciaire depuis sa mise en examen en 2016, le professeur n’a pas été suspendu par l’Education nationale, où une « procédure disciplinaire est en cours ».« Il a un poste mais pas devant les élèves, par mesure de sécurité », a précisé le rectorat de Lyon. Par ailleurs, ni la station des Deux Alpes qui avait correctement signalé la fermeture de la piste et averti du risque avalancheux, ni l’Education nationale, contre qui aucune « faute manifeste » n’a été relevée, ne font l’objet de poursuites.

L’instruction de cet accident s’est terminée deux ans après les faits, notamment en raison des délais nécessaires pour l’expertise psychiatrique, a précisé le parquet, qui a rapidement pris ses réquisitions. La juge d’instruction doit désormais rendre son ordonnance.

 

AFP