Jérémy Corbyn, chef du parti travailliste britannique, veut présenter un amendement en faveur d’un second référendum : une lueur d’espoir pour certains ressortissants anglais.
« En France, la qualité de vie est bonne. Bien meilleure qu’en Angleterre, où la situation empire », constate Diana, retraitée anglaise. Depuis 2004, elle et son mari habitent à Loches – une petite commune près de Tours – une partie de l’année et en Angleterre le reste du temps.
Ce mardi 26 février, le leader du parti travailliste Jérémy Corbyn a évoqué la possibilité de la tenue d’un nouveau référendum. Pour Diana, ce serait une bonne chose. Elle est « très inquiète » à l’idée de cette sortie de l’Europe et des conséquences qu’elle pourrait engendrer. Depuis le vote du 23 juin 2016, en faveur de la sortie du référendum, elle a vu la situation se dégrader nettement. La retraitée, qui suit quotidiennement l’actualité britannique, décrit un pays qui se dégrade – routes non entretenues, pollution, etc. – et des prix de plus en plus chers. Elle dénonce une politique trop à droite, qui délaisse les plus démunis. Elle craint également un Brexit dur qui ne ferait qu’accentuer les inégalités.
Fracture
Pour Diana, l’appartenance à l’Union européenne est un « enrichissement », notamment pour les jeunes qui peuvent profiter des échanges. Elle, qui a l’âme voyageuse, craint que le Brexit ne renferme le pays sur lui-même. Le programme Erasmus devrait d’ailleurs pâtir de cette sortie de l’Europe. Elle remarque déjà une certaine hostilité de part et d’autre de la Manche. En Angleterre, certaines personnes ne veulent plus voir d’étrangers européens. En France, le couple d’Anglais a eu plusieurs fois affaire à des comportements discriminants : des remarques désobligeantes à son égard, dans la rue ou dans les commerces.
Diana et son mari ont demandé la résidence permanente et sont dans l’attente de la réponse. Cette carte, délivrée sous certaines conditions, permet aux étrangers de résider en France pour une durée de dix ans. Si elle ne leur est pas accordée, ils ne savent pas si le Brexit va leur compliquer la tâche pour venir en France. Tant qu’un accord ne sera pas conclu la situation restera floue. « On est dans l’attente. Les choses peuvent toujours changer », explique-t-elle.
Le gouvernement britannique semble dans l’impasse. Après des mois de négociations, la première ministre Theresa May n’a toujours pas réussi à conclure un accord avec l’Europe, rendant la perspective du no deal de plus en plus plausible. La dernière tentative s’est soldée par un échec cuisant, le projet d’accord du mois de novembre 2018 ayant été rejeté par le parlement européen.
Flore Caron