Burundi : deux manifestants tués par la police

Depuis ce jeudi, la police tire au jugé et à hauteur d'hommes. Crédit photo : Sonia Rolley / Twitter
Depuis ce jeudi, la police tire au jugé et à hauteur d'hommes. Crédit photo : Sonia Rolley / Twitter

Depuis ce jeudi, la police tire au jugé et à hauteur d’homme. Crédit photo : Sonia Rolley / Twitter

Au moins deux manifestants ont été tués ce jeudi dans la capitale burundaise de Bujumbura. Les mouvements de contestation semblent de plus en plus importants dans le pays même si, mercredi, le président Nkurunziza avait assuré que « la paix et la sécurité règnent sur 99,9% du territoire burundais », jugeant que le mouvement « d’insurrection » n’était « signalé que dans quatre quartiers » de Bujumbura. Alors que l’armée tirait jusqu’alors en l’air ou au sol au lendemain de la tentative du coup d’État, la police a aujourd’hui tiré au jugé et à hauteur d’homme.

Ce mercredi, la présidence du Burundi avait annoncé le report des élections législatives et communales de dix jours. Prévues initialement le 26 mai, elles se tiendront finalement le 5 juin. Aucun report n’a été annoncé pour les élections présidentielles du 26 juin.

Le pays, au sud du Rwanda, traverse depuis fin avril une grave crise. Une partie de la population s’est soulevée contre la candidature à un nouveau mandat présidentiel de l’actuel dirigeant Pierre Nkurunziza. Il est reproché au président d’espérer une troisième élection à la tête du pays, alors que la Constitution ne lui en autorise pas plus de deux. La révolte, lourdement réprimée par la police, a fait une vingtaine de morts et plusieurs blessés.

Profitant d’un voyage à l’étranger du président, mercredi 13 mai, un général de l’armée burundaise avait déclaré Pierre Nkurunziza destitué. Après plusieurs heures d’incertitude, le putsch s’était conclu par un échec. L’armée s’était finalement montrée plus fidèle au pouvoir que ce qu’espéraient  les opposants.

Aubin Laratte

Mis à jour le 21/05 à 17h15