Mi-janvier, le président de la République avait annoncé que l’Etat prendrait « à sa charge » la distribution de nourriture assurée jusqu’ici par les associations. Ce mardi 6 mars, les premières distributions n’ont pas attiré la foule.
Le bilan est assez mitigé ce mardi matin à Calais pour la distribution de repas aux migrants assuré par l’Etat. Deux points de distribution ont été installés au lieu de cinq auparavant. Une douzaine de membres de l’association La Vie Active, mandatée pour sept mois par l’Etat, organisaient la distribution autour d’un bus mobile. Le véhicule s’est ensuite rendu près de l’hôpital. Deux préaux ont été installés sur un terrain vague de la zone industrielle des Dunes mais plusieurs migrants allaient et venaient, sans entrer.
Deux distributions sont prévues chaque jour : une pour le petit-déjeuner, entre 09 h et 11 h, et l’autre entre 15 h et 18 h. Boissons chaudes, fromage, pain, repas chaud et d’autres rations sont proposés aux migrants. Seuls deux en ont profité pour prendre leur premier repas de la journée. Comment expliquer cette désertion ? Pour Luis, Ghanéen âgé de 21 ans, « beaucoup ne veulent pas » venir car ils « ont peur des caméras ». La présence de la police a aussi pu en dissuader plus d’un.
Les membres de l’association La Vie Active, présents ce matin, restent confiants. Stéphane Duval, directeur du dispositif humanitaire de Calais pour l’association prévoit même des repas pour 350 personnes pour les jours à venir. « Nous n’avons pas d’inquiétude […] On prépare plus. Ils pourront passer plusieurs fois s’ils le souhaitent. » Avant de tirer des conclusions sur cette première distribution assurée par l’Etat, Michel Tournaire, le sous-préfet de Calais, a expliqué qu’il faudra prendre du recul, pour que les migrants puissent s’adapter à cette nouveauté.