La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, présentait ce lundi 5 mars les grandes lignes de sa réforme de la formation professionnelle.
Elle avait promis un « big bang ». La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, présentait ce lundi 5 mars les grandes lignes de sa réforme de la formation professionnelle. L’un des principaux objectifs est de simplifier ce système qu’elle juge d’une « complexité inouïe ». Les annonces s’inscrivent dans un projet de loi destiné à apporter plus de sécurité aux salariés, qui contiendra aussi des volets « apprentissage » et « assurance chômage » Le texte, prévu mi-avril en Conseil des ministres, complétera les ordonnances réformant le code du travail, entrées en vigueur fin 2017 et qui donnaient plus de souplesse aux entreprises. Mooc, crédits formation, cotisations… Voici ce qu’il faut retenir.
- Un Compte personnel de formation (CPF) monétisé
Muriel Pénicaud a annoncé que le CPF allait profondément évoluer. Principal changement : le compte sera crédité non plus en heures mais en euros : « Pour tous les salariés, 500 euros seront crédités sur le CPF avec la liberté de choisir sa formation. Après 10 ans, le CPF atteint son plafond de 5000 euros (…). Pour les salariés non qualifiés, le compte sera abondé à hauteur de 800 euros par an (…). Pourquoi les euros ? Les euros sont plus concrets ». En outre, les salariés à mi-temps verront leur compte doté de 500 euros, soit le même montant qu’un salarié travaillant à temps plein.
- Une application mobile pour aider les salarié à mieux se former
La réforme vise à digitaliser davantage les compétences des salariés. Pour cela, Muriel Pénicaud a annoncé la mise en place d’une application mobile : « Elle permettra de connaître les droits, les formations diplômantes, de s’inscrire à des formations sans passer par des intermédiaires, de payer en ligne, d’être éclairé dans son choix. L’application devra mentionner le salaire et le taux d’insertion à la sortie de la formation », a précisé la ministre.
- L’heure des Mooc a sonné
Muriel Pénicaud a officiellement reconnu les Mooc comme des outils de formation à part entière, au même titre que les formations continues. « L’innovation pédagogique doit être libérée », a-t-elle insisté. Elle compte pour cela « encourager les formations innovantes, les Mooc, le digital learning qui sont mal reconnus dans le dispositif actuel ».
- Des simplifications pour les entreprises
Muriel Pénicaud veut simplifier le financement de la formation professionnelle. Le taux de cotisation actuel ne sera pas augmenté. En revanche, « les entreprises ne paieront plus qu’une seule cotisation sur la cotisation formation professionnelle, au lieu de deux aujourd’hui ».
- Collecte des fonds pour la formation
Les sommes destinées à la formation seront désormais collectées par les Urssaf, qui les transfèreront à la Caisse des dépôts, pour que « chaque euro collecté pour la formation professionnelle aille bien à la formation professionnelle. » Actuellement, cette collecte est réalisée par les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca). Mais ce changement, « lourd », n’interviendra que fin 2020 ou en 2021.
Pour revoir la conférence de presse de Muriel Pénicaud :
Réforme de la formation professionnelle – Conférence de presse https://t.co/lkUdQYKjpX
— Ministère du Travail (@Minist_Travail) 5 mars 2018
Alexandre Mazel