Centrafrique : après les inondations, le cri du cœur d’un père de famille

Kevin Koualet devant sa maison détruite, avec sa fille dans les bras. Photo : Bienvenu Gbelo

En octobre et novembre 2019, à Bangui comme dans le reste du pays, de nombreuses familles ont été affectées par de spectaculaires inondations. Aujourd’hui elles espèrent une aide humanitaire qui n’arrive toujours pas. Dans le 7e arrondissement de la capitale, Kevin Koualet, père de famille de 40 ans, a tout perdu.

Par Bienvenu Gbelo

Kevin habite le quartier Gbotoro, à Ngaragba, une zone située dans le 7e arrondissement de Bangui, frappée par les graves inondations d’octobre et novembre 2019. Ce père de famille, qui élève avec son épouse et sa mère 8 enfants, a vu les ¾ de sa maison être détruits. Il a tout perdu. Ses enfants n’ont même plus de quoi aller à l’école.

« Ma maison est quasiment écroulée, il ne reste qu’une seule chambre. Les eaux ont tout emporté chez moi y compris les effets scolaires de mes enfants. Nous ne disposons de rien, mes enfants manquent de tout (habits, chaussures, cahiers et sacs) pour leur permettre d’aller au cours.»
En l’absence d’aide humanitaire, lui, sa femme, ses enfants et sa maman sont obligés de se tasser dans la partie qui tient encore debout.

« Ces inondations nous ont surpris. Dans le passé, l’eau restait à plus de 150 mètres de chez nous. Mais pour l’année 2019, les dégâts causés par la montée des eaux ont été énormes. »

L’avenir de ses enfants est menacé

Mercredi 8 janvier 2020, devant sa maison détruite, Kévin s’inquiète également pour l’avenir de ses enfants et appelle à l’aide : « J’appelle les ONGs, le gouvernement et toutes les personnes de bonne volonté de nous porter secours. »

La maison des voisins de Kevin Koualet a été totalement détruite et emportée lors des inondations. Il n’en reste rien. Photo : Bienvenu Gbelo

De nombreuses familles affectées par les inondations sont dans cette situation. A la mairie du 7e arrondissement, les plaintes des habitants sont connues. Joseph Tagbalet, président du comité administratif dudit arrondissement rassure ses administrés en ces termes : « Nous remercions les ONGs qui étaient au premier plan pour assister ces personnes sinistrées. Je dis aux populations du 7e touchées par l’inondation que les démarches sont en cours pour leur venir en aide. »

Aujourd’hui, l’eau du fleuve Oubangui est repartie dans son lit, mais les séquelles sont visibles et cruelles. Des centaines de familles sinistrées par les inondations d’octobre et novembre dernier crient encore à l’aide.