Le député LR Eric Ciotti a fustigé le plan d’investissement proposé par Christian Estrosi et a confirmé sur BFMTV, dimanche, « réfléchir » à une éventuelle candidature à la mairie de Nice pour les municipales de 2020.
La querelle entre les deux barons de la droite n’est pas prête de s’apaiser. Le conseil des 49 maires de la métropole Nice-Côte-d’Azur, présidé par Christian Estrosi, a approuvé lundi un plan d’investissement financé par l’augmentation de l’impôt sur le foncier bâti.
Le vice-président de la région PACA a annoncé investir 140 millions d’euros par an jusqu’en 2020 – contre les 114 millions de 2017 -, pour les équipements des communes de la métropole. Sur son compte Twitter, le député Les Républicains Eric Ciotti n’a pas perdu de temps pour réagir. Il s’est fendu de plusieurs tweets pour rappeler qu’en 2014, « [Christian Estrosi] assurait qu’il n’augmenterait pas les impôts. Je veux lui rappeler cet engagement et je lui demande solennellement de ne pas augmenter la taxe foncière ».
La dette de #Nice06 s’est fortement accrue et fait désormais peser une menace sur les finances publiques de la ville
— Eric Ciotti (@ECiotti) 5 mars 2018
Un avant-goût de la bataille des municipales
Invité de BFM Politique dimanche, Eric Ciotti avait notamment déclaré qu’il réfléchissait à une éventuelle candidature pour la mairie de Nice. « Je suis profondément attaché à ma ville, je suis député de Nice […], je veux tout donner pour ma ville », a-t-il poursuivi, en ajoutant qu’il ferait connaître sa décision l’année prochaine. La semaine dernière, l’actuel maire de Nice Christian Estrosi, annonçait, quant à lui, au «Talk » du Figaro, qu’il serait candidat à sa propre succession.
En novembre dernier, le Journal du Dimanche révélait que depuis juillet 2016, Eric Ciotti avait cessé de payer les factures de téléphone de la mairie de Nice suite au rapprochement de l’ancien motard avec Emmanuel Macron. Le temps où les deux hommes grimpaient les échelons de la politique côte à côte est bien révolu. Celui, où en 1988, Christian Estrosi embauchait Ciotti en temps qu’attaché parlementaire, jusqu’à le propulser à la tête du conseil général vingt ans plus tard.
On a un parcours commun avec Estrosi, un très long parcours », a rappelé Eric Ciotti au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC mercredi 7 mars. « Malheureusement les choses ont changé. J’aimais beaucoup le Estrosi d’hier, j’aime beaucoup moins celui qui est dans la majorité aujourd’hui », a souligné le député des Alpes-Maritimes, qui reproche à Christian Estrosi d’avoir recruté son adversaire aux législatives, étiquetté LREM. S’appuyant sur le titre choisi par Nice Matin « Estrosi et le gouvernement filent le parfait amour», Eric Ciotti a souhaité rappeler : « Il y a une question de ligne politique : on ne peut pas être LR et En Marche
La primaire de la droite, puis les législatives n’ont eu de cesse de creuser le fossé qui sépare les anciens compagnons de route. Le député des Alpes-Maritimes, très marqué à droite, tranche avec la ligne macro-compatible de Christian Estrosi. Sous le soleil niçois, le divorce est une fois de plus prononcé entre les deux figures emblématiques LR du sud de la France.
Virginie Ziliani