Alors que le troisième confinement s’approche à grands pas et que le gouvernement repousse l’ouverture des établissements accueillant du public, de plus en plus de restaurateurs ont décidé de braver les restrictions sanitaires et de servir leurs clients à l’abri des regards indiscrets.
Trinquer, déguster le plat du jour, siroter un café entre amis… autant de gestes et de moments de convivialité qui rappellent la vie avant la pandémie de Covid-19. Pour certains, ces souvenirs ne sont pas si lointains. Depuis la fermeture des restaurants, décidée par le gouvernement face à la recrudescence de l’épidémie le 30 octobre 2020, des restaurateurs accueillent clandestinement des clients à l’arrière de leur établissement un peu partout en France.
Un air de prohibition
Pour beaucoup d’entre eux, leur activité s’est maintenue grâce à la vente à emporter. Mais ils jugent cela trop insuffisant pour maintenir à flot leur affaire. Les aides de l’État, quant à elles, ne leur apportent qu’un léger filet de sécurité.
Alors chaque jour, certains restaurateurs prétendent avoir tiré le rideau à l’heure du couvre-feu pour leurrer les policiers. Mais à l’abri des regards, ils font ensuite entrer leurs clients, souvent des habitués, par l’arrière. Il arrive parfois même que les restaurants attirent de nouveaux clients grâce au bouche-à-oreille.
Comme si l’épidémie n’existait plus à l’intérieur
À l’intérieur, les gestes barrières sont bien souvent oubliés, comme a pu le constater Le Populaire du Centre dans plusieurs restaurants de Haute-Vienne : masque pas correctement porté, distances de sécurité pas respectées et gel hydroalcoolique absent des tables.
Les propriétaires de ces établissements connaissent pourtant le risque : une fermeture administrative avec, en conséquence l’arrêt des aides versées par l’Etat.
Difficile d’estimer leur nombre
À Paris, certains d’entre eux expliquent que les agents de police ferment les yeux. Pis, des policiers viennent même diner dans ces restaurants clandestins, rapporte Le Parisien.
Il est impossible d’estimer le nombre exact de restaurants clandestins ouverts en France depuis le début du confinement. Dans les Bouches-du-Rhône, près de 370 établissements ont été verbalisés depuis la fermeture des bars et des restaurants le 27 septembre 2020. Ils sont 391 en Ile-de-France, avec 21 établissements fermés en janvier et 5 demandes de fermeture, selon la préfecture de police de la capitale.