Coupe de France de football : les amateurs en difficulté

Les stades de football resteront vide pour le retour de la Coupe de France. Photo : Ketounette (commons.wikimedia)

Alors que les clubs amateurs reprennent la compétition ce week-end, l’avenir d’un grand nombre semble incertain. Une partie refuse de reprendre la compétition. La baisse des droits TV les affecterait aussi.

Le week-end du 30 et 31 janvier 2021 devait sonner comme le retour des clubs amateurs à la compétition. La Fédération française de football (FFF) tente d’organiser ce retour. Depuis le vendredi 22 janvier, elle organise plusieurs réunions par jour en visioconférence avec les différentes ligues régionales et les clubs qualifiés au 6e tour. Elles ont pour but d’offrir des réponses aux interrogations des clubs sur l’organisation des rencontres. Les questions portent notamment sur le protocole. Les joueurs doivent tous être testés négatifs, avec un test antigénique réalisé la veille du match. 

Plusieurs clubs ont décidé de boycotter la compétition. Le président du district de l’Escaut, Stephan Islic a lui-même appelé les clubs amateurs à ne pas participer. Le club de l’US Berlaimont (Nord) a répondu à son appel. En Bretagne, le président du district du Finistère, Alain Le Floch, a lui demandé un report pour les sept clubs de son district pour le 6e tour.

Nous n’aurions pas été prêts à résister à l’intensité physique

Gaëtan Reure, entraîneur de l’AS Dompierre

Dès à présent, plusieurs autres clubs du pays ont décidé de renoncer comme FC Flers (Orne), le FA Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), l’US Tourcoing (Nord), le Velay FC (Haute-Loire), l’ES Manival (Isère), Bourg-Blanc (Finistère) ou l’AS Dompierre (Orne). L’entraîneur de ce dernier, Gaëtan Reure affirme que le match aurait été trop déséquilibré au vu de la situation actuelle : “Nous avons été avertis dix jours avant la rencontre. C’est impossible de s’entraîner en semaine avec le couvre-feu à 18 h, donc nous aurions eu un seul entraînement, pendant le week-end, avant le match. Nous n’aurions pas été prêts à résister à l’intensité physique contre une équipe qui évolue cinq divisions au-dessus, avec des joueurs sous contrats fédéraux, qui s’entraînent tous les jours.

Les deux diffuseurs de la compétition, France Télévisions et Eurosport, ont libéré les droits de diffusion des rencontres pour permettre aux clubs amateurs de les diffuser eux-mêmes sur leurs réseaux. Les supporters pourront ainsi suivre leurs équipes et les sponsors pourront maintenir une certaine visibilité.

Renégocier les droits

Pourtant, ces chaînes ou groupes ne veulent pas faire l’impasse sur la compétition. Ils souhaitent conserver les droits mais avec une baisse du montant. Selon L’Équipe, les deux diffuseurs de la Coupe de France ont écrit un courrier la semaine dernière à la FFF. Ils réclament une baisse de 30 % sur le montant des droits qu’ils paient pour retransmettre la compétition.

Une baisse du contrat entre la Fédération et les diffuseurs amènerait un manque à gagner pour les clubs amateurs. L’instance du football français a promis d’aider les petits et même si elle doit renégocier avec les deux grands diffuseurs, “elle maintiendra sa dotation aux amateurs” a annoncé la Fédération. Le total de départ est de 22 millions d’euros et elle ne peut pas se passer de 6,6 millions d’euros. Plusieurs réunions sont donc organisées entre les différentes parties pour trouver un accord.

Le scandale Mediapro affecte les clubs amateurs

Pour justifier la demande de baisse, ils mettent en avant le changement du format de la compétition. La Fédération a en effet été obligée le 17 décembre dernier, d’adapter la compétition pour cette saison. Les joueurs professionnels et amateurs jouent chacun de leur côté avant de se rejoindre au stade des seizièmes de finales.

Les revenus télévisés récoltés en Coupe de France servent à financer l’organisation de celle-ci et à récompenser les amateurs qui y participent. Ces revenus sont déjà prévus à la baisse à cause de la crise actuelle concernant les droits TV. La LFP doit reverser 2,5 % du montant des droits télévisés du football professionnel à titre de solidarité au monde amateur. Pour cette année et avec la crise Mediapro, elle ne pourra pas toucher les 31 millions d’euros prévus.