Vendredi 29 janvier, huit anciens chefs de l’ex-guérilla des Farc ont été accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité par le tribunal de paix pour la séquestration de plus de 21 000 personnes durant le conflit armé en Colombie.
La guerre juridique contre l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) continue. Le tribunal de la Juridiction spéciale de paix (JEP) a rendu la plus importante décision depuis l’accord de paix signé en 2016. Vendredi 29 janvier, huit anciens chefs de l’ex-guérilla des Farc ont été mis en accusation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour la séquestration de plus de 21 000 personnes entre 1990 et 2016 durant le conflit armé. Les Farc, issues d’une insurrection paysanne, ont eu recours aux enlèvements à des fins politiques et économiques sur fond de trafic de drogue.
Des attaques « systématiques et généralisée »
Pour la magistrate Julieta Lemaitre, « Il y a eu crimes contre l’humanité quand il y a eu intention (…) d’attaquer la population civile de manière systématique et généralisée. » Les ex-guérilleros ont 30 jours ouvrables pour accepter ou rejeter l’accusation. Ils risquent jusqu’à 20 ans de prison ou une peine alternative s’ils admettent leur responsabilité. Parmi les accusés, on retrouve le commandant en chef des Farc, Rodrigo Londoño, Pablo Catatumbo et Julian Gallo, membres du secrétariat, organe de décision de l’ex-guérilla.
Le conflit armé qui mine la Colombie depuis 1964 a fait plus de neuf millions de victimes (morts, disparus et déplacés). En 2016, un accord de paix historique a été signé entre le président colombien de l’époque Juan Manuel Santos et les Farc mettant un terme à 52 ans de conflit armé.