Donald Trump : une « forte chance » pour la primaire, « peu » pour la présidentielle

Ran Halévi, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), invité d’Europe Midi ce mercredi, affirme que Donald Trump, favori surprise pour la primaire Républicaine, a une « forte chance » de l’emporter. En revanche, il estime faible la probabilité qu’il puisse accéder à la présidence face à la favorite démocrate Hilary Clinton.

Interrogé par Jean-Michel Apathie sur l’irrésistible ascension de Donald Trump lors de la primaire républicaine, le chercheur au CNRS Ran Halévi ne se risque pas à fournir des explications puisque « les Républicains eux-mêmes [la] cherchent sans vraiment la trouver ». En effet, personne n’aurait imaginé il y a quelques mois que le millionnaire remporterait trois primaires sur quatre.

A l’époque, des médias comme le Huffington Post traitaient même l’actualité du candidat dans la rubrique « divertissement ». Ran Halévi estime que ces médias ont « sous-estimé les intuitions politiques de Trump ». Pour lui, là où l’excentrique qui « entretient des relations très épisodiques avec la vérité » marque des points c’est qu’il s’exprime sur les « non-dits » tels que « l’immigration, le problème de la frontière mexicaine, le terrorisme ». Il explique : « Trump dit des choses que les Républicains taisent car ils n’ont pas de solution à y apporter ».

Trump et Sanders : la percée des outsiders

Le socialiste Bernie Sanders – candidat à la primaire démocrate face à Hilary Clinton – pourrait aussi bénéficier de cet ouverture de la parole puisqu’il « parle de choses dont les démocrates ne veulent pas entendre parler ».

A la différence près que, là où Sanders reste dans un discours politique classe, Trump s’exprime avec « une vulgarité et une brutalité sans précédent dans la vie politique américaine ». Pour le chercheur, il « surfe sur tendance de fond de nos démocraties » : on parle plus, on dit des choses qu’on s’interdisait de dire et on va dans les extrêmes de la parole, notamment sur les réseaux sociaux.

Donald Trump serait-il, alors, assez représentatif de ce qu’est devenu l’électorat Républicain ? Un début de réponse pourra être apporté mardi 1er mars, lors du Super Tuesday, où 12 des 50 Etats s’exprimeront.