Handball : la renaissance des Experts, proches de retrouver leur trône

Face à la Hongrie, les Bleus ont dû passer par les prolongations pour se qualifier. Capture d'écran.

Après avoir tout rafler en une décennie, l’équipe de France de handball n’a plus rien gagné depuis 2017. De retour en demi-finales du Mondial, vendredi (17h30) contre la Suède, les Bleus sont emmenés par une nouvelle génération qui parvient enfin à sortir de l’ombre de ses ainés, même si ces derniers n’ont pas dit leur dernier mot.

Revoilà les Bleus ! L’équipe de France de handball dispute vendredi après-midi à 17h30 sa place pour la finale des Championnats du monde contre la Suède. Un retour au premier plan pour une sélection qui, après avoir tout raflé pendant une décennie, a connu un gros passage à vide.

Il y a un an, l’équipe de France de handball se retrouvait au fond du trou, après être monté si haut et surtout si longtemps. Le début d’une crise, marquée par l’élimination au premier tour de l’Euro et l’éviction du sélectionneur Didier Dinart. La génération historique des « Experts », dont Dinart a fait partie, n’est plus là ou alors en fin de carrière, et les jeunes peinent à prendre efficacement la relève.

Un an plus tard en Égypte, le brouillard semble déjà dissipé. Désormais dirigés par Guillaume Gille, l’ancien adjoint de Didier Dinart, les Bleus ont retrouvé des couleurs. Après un sans-faute au premier tour et au tour principal (sept matches, sept victoires), l’équipe de France se retrouve à nouveau en demi-finales d’un Championnat du monde.

La mission ne sera pas facile pour reconquérir un trophée qu’elle n’a plus gagné depuis 2017, et passera d’abord par un affrontement face à la Suède et sa nouvelle génération, vendredi au Caire.

Favoris surprises

Si les Bleus partent légèrement favoris pour ce match, l’optimisme n’était pourtant pas de mise il y a un mois. « Si en début de compétition, on nous avait dit qu’on se qualifierait pour les demi-finales, on aurait signé tout de suite« , a commenté Ludovic Fabregas juste après la victoire contre la Hongrie en quarts de finale (35-32 ap). « Il ne faut pas oublier qu’on vient du chapeau 3, on est peut-être l’équipe un peu surprise. »

Des matchs de préparation peu concluants avaient en effet laissé planer le doute sur le potentiel de cette équipe. Le sélectionneur Guillaume Gille, au lendemain d’un second match sans succès face à la Serbie (26-26) le 9 janvier avant le coup d’envoi du Mondial-2021, peinait à cacher ses craintes mais espérait « pouvoir prétendre à se bagarrer pour la distribution des médailles« .

Trois semaines plus tard, les Bleus rêvent plus que jamais, présents au rendez-vous des demi-finales comme depuis 30 ans maintenant, exceptions faites de 1999 et 2013, quand ils s’étaient arrêtés en quarts. Des prestations impeccables face à la Norvège (28-24) ou dans la douleur comme mercredi en quarts face à la Hongrie, ont démontré une force collective retrouvée.

Des anciens toujours bien présents

Ce retour sur le devant de la scène, les Bleus le doivent à une alchimie retrouvée entre nouvelle génération talentueuse et des anciens toujours au top. Michaël Guigou, 39 ans ce jeudi et sauveur des Bleus en première période (6 buts) face aux Magyars, en est la parfaite illustration. Après les récents départs en retraite de nombreux cadres (Narcisse, Omeyer, etc.), il fait figure de taulier avec ses neuf médailles d’or autour du cou.

Le travail de son ancien coéquipier en sélection Guillaume Gille porte également ses fruits. La force collective qui a fait le succès des « Experts » est de retour, estime Michaël Guigou : « Tout le monde est capable de faire la différence. On a un banc que peut-être personne – à part l’Espagne ou le Danemark – n’a, en termes de rotation.« 

Autre point fort souligné par Dika Mem : les huit buts français marqués en attaque rapide, contre quatre seulement pour les Hongrois en quarts de finale. « La montée de balle, tous ces petits buts faciles, ça doit être notre force« , a insisté le jeune arrière droit, symbole de la nouvelle génération bourrée de talent.

Face à la Suède, la France aura besoin de toutes ses forces pour retrouver une finale mondiale, surtout si l’artilleur Timothey N’Guessan (adducteurs) et le patron de la défense Luka Karabatic (abdominaux) manquent à l’appel comme le redoute le staff. Il faudra bien cela pour aller chercher une sixième étoile.