Environnement : la France à « découvert climatique » dès ce jeudi 5 mars

La France a une dette climatique, dès le jeudi 5 mars 2020.

À partir de ce jeudi 5 mars 2020, la France a une dette climatique. Elle a émis la quantité de gaz à effet de serre qu’elle est supposée rejeter en un an, selon l’objectif « neutralité carbone » fixé pour 2050. L’alerte est lancée par les quatre associations de l’Affaire du siècle.

Deux mois et cinq jours. C’est le temps qu’aura mis la France, ce jeudi 5 mars 2020, pour émettre la quantité de CO2 visée en 2050 pour atteindre la neutralité carbone. Connues pour le recours en justice contre l’Etat en 2019, les quatre organisations de l’Affaire du siècle dressent un sombre tableau. Notre affaire à tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, Greenpeace France et Oxfam France publient pour la première fois un rapport sur les émissions de carbone du pays. « L’État est encore loin de respecter ses propres lois », alertent-elles.

« Découvert climatique »

« Dès aujourd’hui et jusqu’au 31 décembre, l’État français est donc à découvert climatique et aggrave son impact sur le dérèglement de la planète », constate le collectif. L’objet de cette initiative est d’évaluer l’impact des mesures annoncées par le gouvernement sur les émissions de gaz à effet de serre. La France, dans sa loi énergie-climat promulguée en novembre 2019, fixe la neutralité des émissions de carbone en 2050. Au rythme actuel des émissions, la France pourrait remplir le contrat non pas en 2050 mais en … 2085.

Dans la loi Stratégie nationale bas carbone (SNBC), les émissions sont limitées à 80 millions de tonnes équivalent CO2 pour l’année 2050 en France. En 2018, elles ont été estimées à 445 millions de tonnes. Il ne s’agit pas de les réduire à zéro, mais de les diviser par six et d’atteindre une « compensation carbone ». Autrement dit, trouver un équilibre entre les émissions et les capacités d’absorption dites « naturelles », essentiellement les sols et les forêts. 

L’objectif  est décrié et le manque d’encadrement de la notion de la neutralité carbone dans la loi pointé du doigt. Le recul de la date du « jour du dérèglement », selon elles « exige des mesures ambitieuses et coordonnées. »

« Make our planet great again », telle est l’ambition du président Emmanuel Macron en 2017. Pour la mettre à l’honneur, « il n’y a plus un seul jour à perdre », prévient le collectif.