Femmes au quotidien : Corinne, bénévole au Restos du coeur

Centre de distribution des Restos du coeur du quartier Febvotte à Tours. Crédit : Mathilde Errard

Corinne, 65 ans, est bénévole aux Restos du cœur depuis sept ans. Elle distribue régulièrement des produits dans le centre du quartier Febvotte, à Tours. Pour elle, la journée internationale des droits des femmes permet de souligner que les inégalités de salaires entre les hommes et les femmes persistent encore aujourd’hui.

Au centre de distribution du quartier Febvotte ce matin-là, les bénéficiaires attendent, cabas à la main, que les portes s’ouvrent. À l’intérieur, il y a le pôle des légumes, du pain et des surgelés. Au fond de la salle, Corinne, elle, ouvre et ferme sans cesse les frigos, et accueille chaque bénéficiaire avec un « Bonjour, du fromage ? »

« C’est très difficile pour les femmes. Beaucoup sont divorcées et élèvent seules leurs enfants »

Mais son rôle de bénévole ne s’arrête pas à la distribution. Elle écoute et rassure les femmes en situation précaire. « C’est très difficile pour elles. Beaucoup sont divorcées, parfois seules pour élever leurs enfants, explique-t-elle. D’autres, qui avaient de gros moyens auparavant, se retrouvent avec de petites retraites : elles n’étaient pas déclarées lorsqu’elles travaillaient pour le compte de leur conjoint ou n’ont jamais travaillé et leurs maris sont partis. »

« À diplôme égal et à travail égal, il faut que les salaires soit égaux »

Centre de distribution du quartier Febvotte à Tours. Crédit : Mathilde Errard.

« Une femme doit avoir du caractère », affirme Corinne. Elle a en effet eu besoin d’être solide mentalement après son premier licenciement d’une entreprise de transport (deux autres ont suivi), à 39 ans. Seule, avec un enfant, elle a dû retrouver rapidement un emploi dans ce domaine, majoritairement masculin. « Dans ce monde d’hommes, il faut toujours faire ses preuves et les bousculer.»

Les inégalités de salaires entre les hommes et les femmes restent des problèmes majeurs selon la sexagénaire. « À diplôme égal et à travail égal, il faut que les salaires soit égaux, affirme-t-elle. Ma fille, qui travaille dans l’hôtellerie, subit encore ces inégalités.» Elle reconnaît tout de même qu’il y a eu de l’amélioration depuis sa génération et que les femmes font davantage d’études aujourd’hui.

Mathilde ERRARD.