La maire de Paris veut prendre un arrêté permanent pour que les voies sur berge restent piétonnes. Le porte-parole du gouvernement affiche son soutien.
A Paris, la fermeture des voies sur berge continue de faire débat. Alors que la justice avait décidé d’y autoriser à nouveau la circulation automobile le 21 février, Anne Hidalgo, maire de la ville, a annoncé ce mardi qu’elle prendrait un arrêté « permanent » pour que la rive droite reste exclusivement piétonne, dans le but de limiter la pollution de l’air.
Plus de 3 km de route sont concernés. « Les désagréments pour les automobilistes sont aujourd’hui limités », a-t-elle justifié. Elle annonce une baisse du trafic de report de « 11,2 % sur les quais hauts rive droite » et de « 28,8 % sur les quais hauts rive gauche ».
Une pétition pour maintenir piétonnes ces voies avait été signées par « plus de 10 000 personnes », rapporte l’AFP. Une manifestation aura d’ailleurs lieu samedi pour soutenir Anne Hidalgo.
La maire de Paris a également obtenu le soutien de l’Etat pour ce projet. « Ils sont convaincus qu’il ne faut pas rouvrir les berges à la circulation automobile », a-t-elle assuré. Ce mardi, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, s’est lui-même déclaré favorable. « Je pense qu’il ne faut pas rouvrir la circulation sur les voies sur berges, c’est ma conviction, parce que l’objectif poursuivi de baisse de la pollution atmosphérique dans la ville est un bon objectif », a-t-il affirmé sur BFM TV-RMC.
Un rapprochement avec LREM ?
M. Griveaux a indiqué ne pas apprécier « la méthode » d’Anne Hidalgo qui n’a mené aucune concertation avant de prendre cette décision. La Ville de Paris assume cette position dans un communiqué, dans lequel elle considère que cet arrêté « ne nécessite de conduire ni une nouvelle étude d’impact, ni une nouvelle enquête publique, ni une nouvelle concertation ».
Néanmoins, ce rapprochement entre Anne Hidalgo et le gouvernement inquiète son premier adjoint, Bruno Julliard. Depuis plusieurs semaines, la presse relate des tensions entre les deux élus socialistes. « Ils ne sont pas d’accord sur la ligne politique. Alors qu’Anne Hidalgo semble vouloir élargir son assise en se tournant vers la société civile un peu à la manière d’En Marche, d’autres comme Bruno veulent garder l’ancrage à gauche et ménager les alliances avec les partenaires écologistes et communistes », a révélé un élu au Parisien fin février.
Bruno Julliard aurait « minimisé » la situation : « Nous n’avons pas toujours le même avis. Parfois elle tient compte de ma position ou pas. C’est un fonctionnement normal. » Mais, il y a moins d’une semaine, dans un entretien au Figaro, il n’a pas été sans évoquer une possible alliance entre Anne Hidalgo et LREM. Ce qui se vérifiera, ou non, lors des prochaines élections municipales, en 2020.
Charlène TORRES