Ford Blanquefort: le projet de reprise par Punch définitivement rejeté, Bercy est appelé au secours 

A l'entrée du site de Blanquefort, le panneau Ford sert depuis des mois à afficher les tracts et autocollants de revendications des salariés. Crédit photo: Eloïse BAJOU / Macadam Press

La direction de l’entreprise Ford rejette définitivement ce lundi, le plan de reprise proposé par l’entreprise Punch Powerglide pour le site de Blanquefort, en Gironde. Une annonce qui semble entériner la fermeture de cette usine de boîtes de vitesse où 852 emplois sont menacés.

Le constructeur automobile Ford a confirmé ce lundi 25 fevrier 2019 qu’il refusait la dernière offre de reprise de Punch Powerglide pour son usine de Blanquefort, près de Bordeaux. « Ce matin, Ford a confirmé (…) rester concentré sur l’approbation du plan social, permettant aux salariés d’avoir le plus de visibilité sur leurs options à venir », a déclaré un porte-parole de l’entreprise à l’AFP.

Une douche froide pour les 852 salariés du site qui après l’espoir des dernières semaines, voient leur sort désormais lié à un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) avait refusé l’homologation d’un premier PSE de Ford le 29 janvier dernier. Une nouvelle version doit être étudiée par leurs services le 4 mars prochain.

Les salariés restent mobilisés

Dès cette annonce les syndicats ont fait part de leur incompréhension. « Nous n’avons pas plus de précisions sur la façon dont cela s’est passé, on suppose que Ford a été expéditif et aussi peu coopératif qu’auparavant », écrit la CGT-Ford dans son communiqué. Philippe Poutou, représentant CGT sur le site regrette, pour sa part, qu’aucun élément permettant de comprendre les raison de ce refus, tel que les lettres d’intention de clients ou les niveaux de productions, ne leur aient été transmis. L’ex-candidat à l’élection présidentielles précise sur sa page Facebook que les dirigeants de Punch ne se seraient pas présentés à une réunion téléphonique prévue jeudi dernier.

Les représentants syndicaux de Ford Aquitaine Industries et des élus locaux seront reçus cet après midi à 17h par Bruno Le Maire. Ils espèrent convaincre le ministre de l’Économie de trouver une solution durable pour sauver les emplois sur ce site qui outre les 850 salariés, représenterait 2000 emplois indirects. Un concert de soutien réunissant Cali, Les Hurlements d’Léo et trois autres groupes est par ailleurs prévu samedi 2 mars à la salle du Grand Parc de Bordeaux.

Philippe Poutou, salarié de l’usine Ford Blanquefort est un des piliers de la mobilisation. Lors de la manifestation intersyndicale du 24 mars 2018, il tentait de mobiliser l’opinion devant la banderole « sauver les emplois c’est possible ». Crédit photo: Eloïse BAJOU / Macadam Press

Pour aller plus loin:

Rejet du premier PSE, un répit pour les salariés de Ford Blanquefort sur France Info.

Ouvrage de textes analytiques, de fictions et d’illustrations, dont les droits d’auteurs seront reversés à l’Association de défense des emplois Ford.

Ford une histoire bordelaise,  un article de Christine Le Hesran pour France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Eloïse BAJOU / EPJT