Hong Kong : début du procès de 47 militants pro-démocratie, pourquoi ont-ils été arrêtés?

Des manifestants pro-démocratie, le 1er décembre à Hong Kong. REUTERS/Tyrone Siu

À l’occasion de leur procès, quarante-sept leaders pro-démocratie de la « révolution des parapluies » vont être entendus pendant quatre mois.

Accusés de tentative de renversement du gouvernement hongkongais pro-Pékin en 2014, des peines allant jusqu’à la prison à vie attendent les accusés à l’issue de ce procès, qui démarre vendredi 3 février. Les militants affirment que leur opposition politique était légale.

Inculpé en mars 2021 pour « complot en vue de commettre un acte de subversion », les accusés avaient pour objectif d’obtenir la majorité au sein de l’assemblée partiellement élue de la ville pour mettre un veto sur les budgets. Le but était également de forcer la démission du dirigeant de Hong Kong désigné par Pékin car depuis la rétrocession britannique de la ville à la Chine, le Parti communiste chinois (PCC) exerce une mainmise importante sur le pouvoir local.

Depuis 2020, une loi de sécurité nationale est mise en place à Hong-Kong. La Chine affirme que cette loi était nécessaire pour mettre un frein à l’agitation politique. Des groupes de défense des droits et des figures de l’opposition hongkongaise soutiennent que la répression qui a suivie a pratiquement mis fin à l’autonomie et aux libertés politiques de la ville.

L’influence de la Chine se traduit également par la réouverture des frontières entre le continent et les villes d’Hong Kong et de Macao, lundi 6 février, après un long isolement lié à la pandémie.

Qu’est-ce que la « révolution des parapluies » ?

Ce vendredi 3 février, le procès de 47 pro-démocrates hongkongais débute. Arrêtés en 2014, ils ont été inculpés en mars 2021 de « complot en vue de renverser le pouvoir » lors de la « révolution des parapluies ». Mais quels étaient les enjeux de cette révolution qui a eu lieu il y a près de 10 ans à Hong Kong ?

En 1997, Hong Kong revenait sous autorité chinoise après 150 ans de gouvernance britannique. En contrepartie, Pékin avait promis une autonomie de 50 ans à la ville, qui a depuis un statut particulier de région administrative spéciale ainsi que des élections démocratiques libres à scrutin universel. Ce statut particulier devait supposément conférer à la ville une certaine autonomie par rapport au pouvoir de Pékin.

En 2014, des dizaines de milliers de manifestants descendent dans les rues pour défendre la démocratie car la Chine a décidé d’intervenir afin de modifier la législation pour contrôler les élections. Le 25 septembre, ce sont les étudiants qui manifestent, et quelques jours plus tard les protestations sont violemment réprimées par la police. Certains leaders du mouvement comme Joshua Wong, Alex Chow et Lester Shum  sont arrêtés et condamnés à plusieurs mois de prison. Les violences sont jugées inacceptables par la population qui manifeste de nouveau et paralyse la ville pendant 79 jours.

En 2015, le projet électoral proposé par Pékin est rejeté par les députés pro-démocratie et les parapluies deviennent le symbole du mouvement démocratique. Le nom de la révolution vient du fait que les manifestants utilisaient des parapluies pour se protéger du gaz lacrymogène. Quatre ans plus tard, des manifestations contre l’amendement de la loi d’extradition explosent à Hong Kong et les parapluies sont de nouveau utilisés.