Éric Schwam, réfugié autrichien décédé le mois dernier à 90 ans, a fait un important legs à la commune du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), où sa famille juive fuyant les nazis avait trouvé refuge en 1943.
La reconnaissance et la gratitude ne vieillissent pas. La volonté d’Éric Schwam de léguer une partie de sa fortune à la ville du Chambon-sur-Lignon le prouve. Cet homme, d’origine autrichienne, avait fui son pays avec sa famille juive pour trouver refuge dans cette commune de Haute-Loire en 1943.
Les sept années où il y aura vécu l’ont marqué à jamais. Il a donc décidé d’en faire son légataire universel, comme le confirme son maire Jean-Michel Eyraud qui parle d’un montant « conséquent pour la commune ».
L’ancienne maire du Chambon-sur-Lignon, Éliane Wauquiez-Motte, a évoqué une somme de « deux millions d’euros » dans la presse locale, expliquant que le couple Schwam avait contacté la mairie il y a plusieurs années en vue d’un legs et qu’elle les avait rencontrés à deux reprises.
Une longue tradition d’accueil dans la région
À la frontière de la Haute-Loire et de l’Ardèche, Le Chambon-sur-Lignon et les villages alentours ont une longue tradition d’accueil de personnes fuyant les persécutions religieuses et politiques, depuis les guerres de religion jusqu’aux « boat people », en passant par les prêtres réfractaires durant la Révolution ou les Républicains pendant la Guerre civile espagnole.
Les habitants du plateau, qui ont aussi participé pendant la Seconde guerre mondiale à l’accueil et au sauvetage de quelque 2.500 juifs, ont reçu en 1990 la reconnaissance de « Justes parmi les nations », la plus haute distinction honorifique décernée par l’État d’Israël à des civils.
Dans son testament, Éric Schwam demande notamment que des actions soient entreprises par la commune au profit de l’éducation et de la jeunesse. Il a aussi choisi de léguer une partie de sa fortune à des associations telles que la SPA, l’association d’aide aux enfants « À chacun son Everest » et à une fondation de lutte contre la douleur.