Justice : l’anesthésiste de Besançon poursuivi pour 17 nouveaux cas

Déjà placé en garde à vue pour l’empoisonnement présumé de sept patients, le docteur Frédéric Péchier est mis en examen pour 17 autres cas.

L’anesthésiste Frédéric Péchier a été mis en examen jeudi 16 mai à Besançon pour « dix-sept empoisonnements sur personnes vulnérables », qui s’ajoutent aux sept autres pour lesquels il était déjà poursuivi, a annoncé Jean-Yves Le Borgne, un de ses avocats.

« Ce sont dix-sept dossiers qui ont été retenus » portant sur des arrêts cardiaques survenus lors d’interventions chirurgicales sur des patients âgés de 4 à 80 ans entre 2008 et 2016 et dont « sept n’ont pas survécu », a détaillé Etienne Manteaux, procureur de la République à Besançon.

Faits passibles de réclusion criminelle à perpétuité

Le Dr Péchier est « apparu comme le dénominateur commun » de ces événements indésirables graves (EIG) au sein de la clinique Saint-Vincent de Besançon. Les arrêts cardiaques avaient été provoqués par l’administration de doses potentiellement létales d’anesthésiques.

Les enquêteurs privilégient la thèse du « pompier pyromane » et le soupçonnent d’avoir sciemment modifié les doses afin de provoquer des incidents opératoires pour ensuite exercer ses talents de réanimateur. Des faits passibles de réclusion criminelle à perpétuité.

« La présomption d’innocence doit être soulignée »

Les avocats du Dr Préchier déclarent qu’il y a « une possibilité que le docteur ait été l’auteur de ces empoisonnements mais cette hypothèse n’est pas autre chose qu’une hypothèse ». Selon eux, l’enquête n’aurait rien démontré et ce fait, « la présomption d’innocence doit être soulignée ». Le médecin de 47 ans désormais soupçonné d’avoir commis vingt-quatre empoisonnements a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Il lui est interdit d’exercer sa profession.