Des Brésiliens déplorent la surmédiatisation de la blessure du footballeur Neymar. Selon eux, les médias devraient plutôt s’intéresser aux graves problèmes économiques et sociaux du pays.
Depuis quelques jours, l’une des principales stars du monde du football est, sans le vouloir, au coeur d’une polémique. La santé de Neymar a en effet fortement mobilisé les médias du monde entier après sa blessure en quart de final de la Coupe de France.
Une situation que déplorent les citoyens brésiliens. Ils préfèreraient que l’attention soit portée sur les graves problèmes économiques et sociaux qui touchent le pays.
L’attaquant du PSG a été opéré samedi, à l’hôpital Mater Dei de Belo Horizonte (Brésil). Il s’agit d’un établissement privé ultra-moderne où une aile entière lui a été réservée. Mais de l’autre côté de la rue, la situation est tout autre.
Les futures mamans loin de bénéficier d’un tel confort
Les futures mamans qui accouchent dans la maternité publique Odete Valadares sont en effet loin de bénéficier d’un tel confort. Comme la plupart des hôpitaux publics au Brésil, la maternité est en sous-effectif et manque de toutes sortes d’équipements.
« Il manque des lits dans le secteur d’urgence des nouveaux-nés pour répondre à la demande. Parfois, les mères doivent se coucher sur des brancards », a raconté un médecin de la maternité, dans un message publié sur Facebook le jour de l’opération de Neymar. Il juge la situation « honteuse » et déplore un « un manque de compassion ».
Les parois rose pâle de l’établissement public sont totalement décrépites, recouvertes de tags et plusieurs fenêtres sont brisées. Ce paysage contraste donc fortement avec la devanture du Mater Dei qui, avec ses murs immaculés et ses vitres teintées, ressemble plus à un immeuble d’affaire huppé qu’à un hôpital.
« La santé est en crise […] et nous avons aussi de gros problèmes d’insécurité qui n’ont pas l’attention qu’ils méritent dans les médias », a expliqué à l’AFP-TV Priscila Silveira, fonctionnaire de 28 ans habitant à Belo Horizonte.
Pourtant, malgré la présence de dizaines de caméras des heures durant devant l’hôpital Mater Dei, la blessure de Neymar n’a jamais fait la une des journaux au Brésil, même des quotidiens sportifs.
Yleanna Robert avec AFP