Afghanistan : volonté d’un cessez-le-feu « immédiat et permanent » à la conclusion d’un débat public

En Afghanistan, le débat sur un éventuel accord de paix avec les Talibans s’est conclu ce vendredi. Plus de 3000 représentants de la société civile étaient rassemblés pour demander un cessez-le-feu « immédiat et permanent ». 

Ce vendredi matin, s’est ouverte la dernière séance de « loya jirga » (grande assemblée » en langue patchoune) qui réunit depuis lundi plus de 3.000 représentants de la société afghane. Elle a conclu sur la volonté d’un cessez-le-feu « immédiat et permanent » :  « Afin de respecter la volonté et les exigences de la majorité de la population (…) le gouvernement de la République islamique d’Afghanistan et le mouvement taliban doivent déclarer et appliquer un cessez-le-feu immédiat et permanent dès le premier jour du ramadan« , indique la résolution concluant la loya jirga.

« Nous appelons les adversaires politiques et les opposants armés à annoncer un cessez-le-feu pour des discussions durant le mois du ramadan« , qui commence la semaine prochaine, avait renchéri Faizullah Jalal, un des membres de la loya jirga. Quelque 3 200 politiciens, responsables religieux, dirigeants communautaires et autres membres de la société civile participent cette loya jirga, un rassemblement convoqué en période de crise nationale ou pour régler de grandes questions.

Même si un consensus a été trouvé au terme de ce débat, les talibans ont déjà fait savoir qu’ils rejetaient toute décision ou résolution qui serait prise.

Rencontre vaine entre les Américains et les Talibans

Les insurgés, qui ont refusé l’invitation de participer à la loya jirga, rencontrent indépendamment à Doha depuis mercredi l’émissaire américain pour la paix, Zalmay Khalilzad.

Les autorités afghanes, qualifiées de « marionnettes » de Washington par les insurgés, ont jusqu’à présent été tenues à l’écart de ces discussions bilatérales.

Zabihullah Mujahid, le porte-parole des talibans a déclaré sur Twitter que le porte parole américain « devrait oublier l’idée que nous déposerons les armes (…) Au lieu de ces fantasmes, il ferait mieux de faire comprendre [aux États-Unis] qu’ils doivent cesser d’employer la force et de générer d’autres pertes humaines et financières à l’administration en déclin de Kaboul« , a-t-il conclu.

Si ce débat public avait pour objectif de calmer la crise qui se déroule actuellement dans le pays, la conclusion politique s’avère pour l’instant veine puisque les Talibans sont restés à l’écart.

Chloé Rebaudo (avec AFP)