Au Parlement européen, les députés écologistes ont choisi ce vendredi 3 mai, journée mondiale de la liberté de la Presse, pour épingler la Hongrie dont le pluralisme des médias a été mis à mal depuis dix ans.
L’étude est signée Agnès Urban, professeure associée à l’université Corvinius de Budapest, en Hongrie. Experte au sein du groupe de réflexion Mertek, elle démontre que le secteur des médias souffre d’un manque criant de pluralisme depuis la loi sur les médias de 2010.
Le rapport démontre notamment que l’instance censée réguler le secteur, le Conseil des médias, est contrôlé par le Fidesz, le parti politique de Viktor Orban, actuel Premier ministre hongrois.
En 2019, la Hongrie se classe à la 87e position du classement mondial de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la presse. Dans l’Union Européenne, seule la Bulgarie fait pire (117e).
Les médias cadenassés, les investisseurs étrangers écartés
Dans son rapport, le groupe Mertek signale que le service public hongrois, qui a été totalement restructuré, s’apparente désormais à un véritable organe de propagande.
Conséquence directe de ce verrouillage, de nombreux investisseurs étrangers ont pris la décision de quitter le pays d’Europe de l’Est. Les groupes de presse finlandais Sanoma et Allemand Funke Gruppe ont tous deux revendus leurs filiales sur place, le plus souvent à de riches proches d’Orban.
Thibault Bruck