L’agriculteur Paul François, qui avait fait condamner Monsanto, agressé chez lui, selon son avocat

L’agriculteur charentais Paul François, qui avait fait condamner Monsanto après avoir été intoxiqué par un herbicide, a été violemment agressé chez lui, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat, confirmant des informations de la presse locale. Le parquet a décidé d’ouvrir une enquête pour « violences en réunion ».

Selon Me François Laffourgue, Paul François aurait été pris à partie il y a une semaine par trois personnes alors qu’il se trouvait dans son garage à Bernac, au nord d’Angoulême. Une enquête est ouverte, a-t-il ajouté. L’agriculteur a reçu des coups et a été « lié », a indiqué son avocat. Selon la Charente Libre et France 3 Nouvelle Aquitaine, ses jambes et ses bras ont été ficelés. Ses agresseurs auraient notamment déclaré « On en a marre de t’entendre et de voir ta gueule à la télé », ce que confirme Me Laffourgue. Les suspects se seraient ensuite enfuis au moment où des lumières se sont allumées à l’extérieur du domicile.

L’avocat de Paul François envisage de porter plainte

L’avocat affirme envisager « sérieusement de porter plainte mais l’urgence était qu’il sorte de cet épisode traumatisant ». Contacté par l’AFP, Paul François n’a pas répondu dans l’immédiat. « Nous demandons que l’enquête soit menée le plus rapidement possible pour retrouver les coupables dans les meilleurs délais », a ajouté Me Laffourgue.

L’agriculteur est connu pour son combat judiciaire qui avait mené à la condamnation en 2019 du groupe agrochimique Monsanto, racheté par l’allemand Bayer. Paul François avait été hospitalisé après avoir été intoxiqué par l’herbicide Lasso. Monsanto a été reconnue responsable d’avoir commercialisé des « produits défectueux ». La justice a estimé que le groupe agrochimique aurait dû signaler le danger spécifique d’utiliser le produit en cas de travaux dans des cuves mais ne s’est pas prononcée sur la toxicité même du Lasso. Le céréalier charentais de 58 ans devait, de son côté, toucher un peu plus de 11.000 euros d’indemnités.

Le porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, a exprimé son « soutien » à Paul François « qui subit depuis longtemps des pressions énormes et maintenant est agressé » et appelé au renforcement de sa protection.