L’avenir des enfants impacté par le changement climatique, selon un rapport de l’OMS

Climat, malbouffe, surexposition à la publicité,… Un rapport intitulé Un avenir pour les enfants du monde ? publié mercredi 19 février pointe de nouveaux risques pour l’épanouissement des enfants. L’ONU, l’Unicef et la revue The Lancet se sont associés à une commission d’experts internationaux pour sortir le document. Pour la première fois, la pollution est pointée du doigt comme un facteur entravant l’épanouissement des enfants.

Un avenir pour les enfants du monde ? Le rapport éponyme publié mercredi 19 février par l’ONU, l’Unicef et la revue The Lancet pointe les nouveaux problèmes qui impactent la santé et l’épanouissement des enfants.

180 pays ont été comparés, sur des critères tels que la santé, l’équité, les écarts de revenus, l’éducation ou la nutrition. La France est classée 4e, après la Norvège, la Corée du Sud et les Pays -Bas. Les pays les moins bien classés sont la Somalie, le Tchad et la République Centrafricaine, alors même qu’ils font parti des premiers pays les moins pollueurs du monde.

Et c’est ce paramètre qui inquiète le plus les experts. Les pays avec le plus grand taux d’émission de gaz à effet de serre, dont font partie les Etats-Unis, l’Australie et l’Arabie Saoudite, seraient moins en mesure d’offrir à leurs enfants un avenir durable. Selon Hélène Clark, co-présidente de la Commission qui a présenté le rapport, “ce qui est préoccupant, c’est que chaque enfant dans le monde est désormais confronté aux menaces existentielles que représentent les changements climatiques et les pressions commerciales.”

Les émissions de carbone, provenant massivement des pays riches, impactent l’avenir de tous les enfants. Dans les rapports habituels sur la santé des enfants, les pays pauvres sont massivement pointés du doigt. En admettant le critère du réchauffement climatique, la balance s’inverse pour la première fois, et passe au dessus des politiques nationales en faveur de l’enfant.

Réchauffement climatique et publicité nocive sont pointés du doigt

Le changement climatique pourrait donc être responsable dans les années à venir d’une chute de l’épanouissement de l’enfant, et ce dans tous les pays. En premier lieu à cause de la pollution de l’air et de l’intensification des risques climatiques. Ces deux facteurs risquent d’avoir de lourdes conséquences sur les enfants, favorisant les vagues de chaleurs et donc la prolifération de maladies comme le paludisme ou la dengue, et la malnutrition.

De nouveaux risques sont aussi évoqués. Les enfants seraient en proie à des pratiques publicitaires et commerciales dangereuses pour leur santé. Selon l’étude, un enfant américain voit en moyenne 30 000 publicités par an à la télévision ; le taux d’exposition des jeunes à la publicité pour la cigarette électronique à bondi de 250% aux USA. Un bourrage de crâne publicitaire qui a des effets directs sur leur santé : en 2016, on compte 124 millions d’enfants obèses dans le monde, un chiffre multiplié par 11 depuis 1975.

Les réseaux sociaux sont également mis en cause par le rapport. “L’exposition des enfants  à Internet est énorme. Les 11-16 ans postent sur les réseaux sociaux en moyenne 26 fois par jour”, indique le document. Il met en garde contre cette pratique qui peut augmenter les “risques liés à l’estime de soi et au bien être”.

Les membres de la Commission incitent donc les états à inclure les enfants dans le processus de réflexion, et à les mettre au centre des préoccupations climatiques et environnementales.

Marie-Elisabeth DESMAISONS