Le business du sport génère 91 milliards d’euros en France

Une étude menée par le groupe bancaire BPCE a révélé vendredi 28 mars que l’économie du sport se chiffrait à 91 milliards d’euros pour l’année 2018. Un business qui a le vent en poupe à quatre ans de l’accueil des Jeux olympiques à Paris.

Mené auprès d’experts extérieurs – ministère des Sports, Paris 2024, Medef, Union Sport entre autre – l’étude inédite chiffre à 91 milliards d’euros l’activité des quelque 360.000 associations sportives et 112.000 entreprises de la filière, sans les sponsors et les droits TV.

La BCPE a ratissé large, toutes les dimensions du sport sont prises en compte : de la pratique libre et autonome jusqu’à l’univers professionnel en passant par les structures privées, comme les centres de fitness, et les clubs.

« Jusqu’alors, les études étaient là pour observer les sources de financement du sport, que ce soit des subventions publiques ou des ressources privées, explique Alain Tourdjman, directeur des études économiques et prospectives chez BPCE. Au contraire, cet observatoire s’intéresse aux acteurs économiques et à leurs activités. »

Source : Analyses BCPE

Decathlon leader incontestable de la grande distribution

L’étude relève un doublement du nombre des entreprises entre 2008 et 2017. Mais dans la distribution d’articles de sport, Decathlon fait cavalier seul avec 30 % de part de marché. L’enseigne bleue et blanche est premier distributeur mais aussi premier concepteur/fabricant. Les autres grands distributeurs (Intersport, Go Sport, Courir, Bike+, Sport 2000…), complètent cette nette domination des surfaces multiunivers.

En dépit du développement de nouvelles entreprises, l’économie du sport reste la proie de quelques-unes : les 200 premières réalisent 44 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 60 % de ce que génère l’ensemble de l’entreprenariat sportif.

Source : Analyses BCPE

De fortes inégalités selon les régions

Les associations sportives ne sont pas en reste. Elles représentent 13,1 milliards d’euros de budgets cumulés, et 115.000 emplois salariés.

Le même phénomène de concentration de l’économie sportive est perceptible. En effet, une fracture s’opère entre les bassins aquitains et alpins qui jouissent d’une offre sportive massive, et le nord de la France, la Champagne-Ardenne, et une partie de la Normandie, qui peinent à attirer sportifs et investisseurs.

L’étude se conclu en soulignant que les acteurs du sport considèrent la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024 comme une bonne chose. Même si la majorité d’entre eux « restent sceptiques sur les retombées directes dont ils pourraient bénéficier. »,  commente Alain Tourdjman. « C’est cette cible qu’il faudra convaincre. »