La ministre déléguée chargée de l’Autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon, a convoqué le directeur général d’Orpea, Jean-Christophe Romersi, le 1er février pour « répondre » aux « accusations graves » concernant les pratiques du groupe dans ses Ehpad, dénoncées dans un livre qui a entraîné une onde de choc.
« Je souhaite vous entendre au cours d’un entretien à mon ministère le mardi 1er février à 9H15 », sur demande du ministre de la Santé Olivier Véran, a indiqué Mme Bourguignon dans une lettre au ton sévère, adressée jeudi à M. Romersi. Cet entretien « sera l’occasion d’entendre les explications du groupe Orpéa sur plusieurs points qui feront l’objet d’enquêtes approfondies par les services de l’Etat », précise-t-elle dans ce courrier.
La ministre souhaite avoir des précisions sur « l’attribution aux établissements de consommables tels que les protections hygiéniques ou sur les enjeux liés à la nutrition des résidents », « les pratiques managériales du groupe concernant les personnels, le taux d’encadrement », « les modalités de signalement et le suivi des faits de maltraitance signalés par les proches des résidents » ainsi que « les pratiques financières du groupe ».
Le président de l’Assemblée nationale (LREM) Richard Ferrand a plaidé jeudi pour que l’accueil des personnes âgées ne soit pas un secteur à but lucratif, car « l’or gris, c’est pas du business ».
Dans le livre-enquête Les Fossoyeurs, le journaliste indépendant Victor Castanet décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont « rationnés » pour améliorer la rentabilité d’Orpea. Et ce alors que les séjours sont facturés au prix fort. Orpea conteste les accusations, qu’il qualifie de « mensongères, outrageantes et préjudiciables ».
Groupe 2 / Florian Wozniak