Le Liban fait appel au FMI face à la crise économique

Le Premier ministre Hassan Diab lors du vote de confiance au Parlement, à Beyrouth, le 11 février 2020. LEBANESE PARLIAMENT / AFP

 

Le gouvernement du Liban a annoncé une mission prochaine du Fonds Monétaire International à Beyrouth, pendant laquelle il va officiellement demander une aide technique pour redresser son économie et restructurer la dette publique.

Selon les dernières données officielles des institutions bancaires indiquent que le déficit public libanais atteindrait 160% du PIB. Il serait désormais estimé à 90 milliards de dollars contre 85 milliards un an plus tôt.

Cependant, les manifestations au dernier semestre de l’année 2019 ont précipité les choses, alors que les revenus publics auraient baissé de 40% au cours des 3 derniers mois de 2019, un recul du PIB aurait également été constaté, passant ainsi de 55 milliards de dollars à 51 milliards de dollars.

La Banque du Liban précise que les réserves en devise s’effondrent et tournent autour de 30 milliards.

La décision de faire appel au FMI intervient alors qu’une vive polémique a éclaté au Liban sur l’opportunité d’honorer ou non le paiement de 1,2 milliard de dollars d’eurobonds arrivant à échéance le 9 mars prochain.

Le Liban vit un période de crise depuis le début des manifestations. Son économie s’est effondrée alors que les manifestants dénoncent une classe politique corrompue. Par ailleurs, le pays assiste à une dégradation de conditions sociales.

Le chômage déjà élevé avant la contestation, notamment parmi les jeunes, a augmenté ces derniers mois avec la suppression de 220.000 emplois depuis octobre 2019, selon l’institut de sondage local Infopro. La Banque Mondiale pour sa part estime à 50% la population libanaise qui vivra en 202 sous le seuil de pauvreté.

Le Parlement accorde sa confiance au nouveau gouvernement malgré tout

Malgré les protestations, le parlement libanais a accordé mardi dernier sa confiance au gouvernement, dans un contexte où la rue dénonce l’Assemblée nationale d’être “illégitime” et un gouvernement qui ne répond pas selon eux aux aspirations de la contestation.

Ce gouvernement a été formé le 21 janvier au terme de plusieurs semaines de tractations entre les partis qui jouissent de la majorité au Parlement, notamment le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun.

Sur les 84 députés présents, le gouvernement a pu obtenir au totale 63 votes favorables, vingt contre et un parlementaire s’est abstenu lors de ce vote. Cette mesure de confiance qui les contestataires dénoncent.

Dans un pays au bord de l’effondrement économique, le soulèvement lancé depuis le 17 octobre réclame toujours le départ de toute la classe politique, accusée de corruption et d’incompétence. Mais la résistance du gouvernement se solde par des violences. Le dernier heurt du mardi a fait 370 blessés, dont certains souffrant de difficultés respiratoires sous l’effet des gaz lacrymogènes. La Croix-Rouge libanaise a précisé que 45 personnes ont été hospitalisées.

Fridolin Ngoulou