Marine Le Pen et Gérald Darmanin ont débattu jeudi soir sur France 2 de l’islamisme et de l’immigration. Tombant d’accord par endroits, le ministre de l’Intérieur a accusé son adversaire « d’approximations » et la candidate RN a fustigé un texte insuffisant contre l’islamisme.
Ce débat était très attendu, à 15 mois de la présidentielle, entre une candidate à l’Elysée désireuse de faire oublier son duel raté face à Emmanuel Macron en 2017, et un poids lourd de la majorité en première ligne sur les textes régaliens de la macronie.
En quête de crédibilité, forte de sondages qui la donnent au second tour face à Emmanuel Macron, la dirigeante d’extrême droite a jugé que le projet de loi du gouvernement sur le séparatisme, « vidé de son sens », l’avait « beaucoup déçue » alors qu’elle se voulait « constructive ».
Elle n’a pas exclu de voter le texte mardi prochain mais que cela « dépendrait » de l’examen à l’Assemblée d’une mesure gouvernementale encadrant l’instruction en famille, critiquée de toutes parts. « Je ne veux pas d’un Etat qui s’ingère dans la liberté des familles » et des religions, a-t-elle dit.
« Vous êtes très approximative »
Mme Le Pen était venue avec une contre-proposition de loi ciblant les « idéologies islamistes » qui sont à ses yeux « partout » et qu’elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.
« Vous êtes très approximative (…) vous dites beaucoup de choses qui ne sont pas la vérité ou qui ne sont pas le texte, qui ne sont pas le droit », a accusé pour sa part le ministre de l’Intérieur, qui jouait par procuration le rôle du chef de l’Etat.
Gérald Darmanin lui a reproché de « ne pas voter les textes » comme la loi antiterroriste de 2017, qui permet notamment la fermeture de lieux de culte. « Madame Le Pen dans sa stratégie de dédiabolisation vient à être quasiment un peu dans la mollesse, il faut prendre des vitamines! » a-t-il ironisé.
Avec l’AFP