Éjectée prématurément de la scène européenne, l’équipe parisienne se focalise à présent sur les compétitions nationales et les dossiers autour de l’avenir des joueurs et de l’entraîneur.
Le soutien des milliers de supporters parisiens au Parc des Princes n’aura finalement rien changé au destin du Paris Saint-Germain, impuissant mardi 6 mars face au Real Madrid (1-2 ; 2-5 en score cumulé). Le PSG n’avait plus perdu dans son stade depuis 51 matches (42 victoires et 9 nuls), toutes compétitions confondues, soit quasiment deux ans d’invincibilité à domicile. La dernière défaite remontait au 20 mars 2016 précisément, contre Monaco (0-2). C’est dire si cette élimination – « un échec récurrent, spectaculaire et abyssal » à lire l’édito de Vincent Duluc dans L’Équipe – en huitièmes de finale de la Ligue des champions aura des répercussions. Sur le terrain, comme en dehors.
Éjecté prématurément de la scène européenne, le club de la capitale n’a plus qu’à se focaliser sur les échéances nationales. D’une part, le titre semble déjà acquis en Championnat, puisque les Parisiens détiennent 14 points d’avance sur les Monégasques au classement. De l’autre, il y a une finale de Coupe de la Ligue face à l’ASM qui se profile dès le 31 mars. Pour ce qui est de la Coupe de France, Thiago Silva et ses coéquipiers partent aussi largement favoris comme il ne reste plus que Caen et deux équipes de National (Chambly et Les Herbiers), le troisième échelon français, en lice. Ces deux trophées n’échappent de toute façon plus au PSG depuis trois saisons.
Est-ce pour autant un palmarès suffisant vis-à-vis des investissements réalisés à l’été 2017 ? Plus de 400 millions d’euros ont été dépensés pour faire signer, entre autres, Neymar et Kylian Mbappé. Ces deux joueurs ayant été recrutés pour franchir un cap dans la plus prestigieuse des compétitions, la désillusion est d’autant plus immense. Reste à savoir si cette contre-performance ne vas pas avoir des conséquences sur l’avenir des deux prodiges, venus dans le but de remporter le Ballon d’Or. L’un d’eux quittera-t-il Paris dès l’été prochain ? Il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions. « Surtout, je demande à Neymar de rester. Il faut prendre le temps, gagner en maturité et rester uni », a exigé Marquinhos en zone mixte.
« On veut continuer notre projet. […] Tout le monde est très énervé. On va se calmer pour réfléchir à ce qu’il faut changer », a assuré de son côté le président Nasser Al-Khelaïfi. La première modification devrait concerner l’entraîneur. Celui en poste actuellement, Unai Emery, est de plus en plus menacé. Selon les informations de L’Équipe, son sort est même scellé. Il devrait faire ses valises à l’issue de la saison en cours. Il faudra trouver un nouveau remplaçant, qui devra vite mettre en place sa propre identité de jeu.
Pour ne rien arranger, l’ombre du fair-play financier plane toujours sur les dirigeants parisiens. Cela ne devrait pas les aider à attirer de nouveaux éléments dans leurs filets, même si l’UEFA n’a pas encore pris de décisions à ce sujet. Une chose est sûre : les innombrables fumigènes allumés dans les tribunes ne devraient pas corriger l’image écornée du PSG auprès de l’instance européenne. En attendant, le PSG doit se remettre au travail dès aujourd’hui afin de préparer la réception de Metz ce samedi. Ou comment passer du double tenant du titre en Ligue des champions à la lanterne rouge de Ligue 1 en l’espace de quatre jours…
Simon Bolle