Les échéances électorales forcent un remaniement au gouvernement

Sortis du gouvernement, Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi sont désormais concurrents pour l'investiture LREM à la mairie de Paris.

Après l’annonce du départ de Nathalie Loiseau, Benjamin Griveaux et de Mounir Mahjoubi, un remaniement gouvernemental est prévu à partir de la semaine prochaine.

Les rumeurs courent depuis un certain temps, c’est désormais officiel. Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi visent Paris en vue des municipales en 2020. Des ambitions qui les obligent à quitter le gouvernement d’Edouard Philippe.

Griveaux VS Mahjoubi

Benjamin Griveaux, ex-porte-parole du gouvernement, a officiellement annoncé sa candidature à l’investiture LREM pour la mairie de Paris, jeudi 28 mars. Rien de bien surprenant : le quadragénaire, proche d’Emmanuel Macron, ne cachait pas ses ambitions depuis plusieurs mois.

« Je suis candidat pour que les Parisiens retrouvent le plaisir et la fierté de vivre à Paris », a-t-il lancé devant une centaine de soutiens au café « Fluctuat nec mergitur » -la devise de la capitale- sur la symbolique place de la République.

Le co-fondateur d’En Marche ! a promis, sans rentrer dans les détails, de porter « un projet profondément écologique » dans la capitale. Cet ancien membre du PS a également appelé à « en finir avec l’incessante alternance gauche-droite dont on ne comprend plus le sens ».

L’ancien député de Paris de 41 ans n’est pas le seul LREM à s’imaginer futur édile de Paris, à commencer par son ex-collègue Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d’Etat au Numérique, qui a dû quitter son poste gouvernemental contre son gré.

Sa déclaration de candidature au journal Le Parisien a été apprise sur le tard par le chef de l’Etat et le Premier ministre, ce qui en a irrité plus d’un. Cette accélération du calendrier, décidée par le secrétaire d’Etat, n’a pas plu à la tête de l’exécutif, qui a décidé de faire sortir du gouvernement les deux candidats.

L’ex Monsieur numérique du gouvernement a réagit à son départ précipité jeudi soir dans l’émission Quotidien sur TMC : « Je n’ai pas choisi le calendrier et tant mieux ! Le maître du temps c’est toujours le président de la République, c’est lui qui décide à quel moment on fait les choses. »

LREM se dispute Paris

Au sein de LREM d’autres candidats se pressent à la porte, certains déclarés, d’autres putatifs. Les députés Cédric Villani et Hugues Renson, ou encore l’élue municipale Anne Lebreton, se disent intéressés. Moins confiant, le sénateur Julien Bargeton a retiré sa candidature dès mercredi soir pour se rallier à la bannière de Benjamin Griveaux.

Selon un proche, ce dernier partirait favori : « il a le soutien et les encouragements du président », en plus de celui « des militants, députés et ministres » dont Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes.

« Qu’il soit adoubé, c’est du pipeau ! », grince un concurrent interne de Benjamin Griveaux. Ses rivaux sont prompts à l’accuser d’avoir mis sous sa coupe l’appareil parisien du parti et de vouloir court-circuiter le processus de désignation.

La Commission nationale d’investiture de La République en Marche (LREM) devra trancher en juin, mais il est vraisemblable que Emmanuel Macron sera lui-même l’ultime juge de paix.

Le processus de sélection sera « clair et transparent », veut croire Cédric Villani, qui salue le départ de MM. Griveaux et Mahjoubi du gouvernement. « Ça clarifie les choses, c’est comme un top départ! », s’est-il réjoui auprès de l’AFP.

Un remaniement à la date incertaine

Quant à Nathalie Loiseau, elle s’est définitivement envolée vers Strasbourg mardi 26 mars. Après avoir pris la tête de la liste LREM, elle a présenté sa démission du poste de ministre des Affaires européennes le lendemain.

L’occasion pour le chef de l’Etat de précipiter le départ de MM. Griveaux et Mahjoubi et de faire d’une pierre trois coups.

Il faudra se montrer patient pour connaître le nom des remplaçants de MM. Griveaux, Mahjoubi et Mme Loiseau. Edouard Philippe, actuellement en déplacement au Qatar, ne rentrera pas avant le vendredi 5 avril.

Clémentine Le Ridée