L’évacuation de la jungle de Calais repoussée

Les migrants de la « jungle » de Calais obtiennent un répit. L’ultimatum fixé par les autorités pour l’évacuation du site a été suspendu ce mardi. Le tribunal administratif de Lille ne rendra pas sa décision avant mercredi ou jeudi sur la légalité de l’ultimatum préfectoral pris vendredi.

« Ce ne sera pas pour aujourd’hui », a indiqué le tribunal, alors qu’une audience se tient ce mardi après-midi à 14h. La zone sud de la jungle de Calais devait être initialement évacuée avant 20h. La juge du tribunal administratif de Lille a visité ce matin le camp, notamment le Centre d’accueil provisoire, où sont hébergés 1200 migrants dans des conteneurs chauffés.

Dix associations et 250 migrants avaient déposé un référé pour réclamer la suspension de l’arrêté préfectoral pris vendredi. Leur avocate, Me Julie Bonnier a justifié la procédure de ses clients : « Il s’agit d’une violation des droits fondamentaux des migrants. Les solutions proposées ne sont pas du tout adaptées à leurs besoins. Il faut qu’ils puissent rester ici en attendant que d’autres solutions soient trouvées ».

Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, interrogé mardi matin par Europe 1, a dit souhaiter appliquer « avec humanité » la protection des personnes. Elles « sont en situation de danger aujourd’hui et donc il faut les sortir de cette boue. Vous avez vu ces images, c’est indigne d’un Etat comme le nôtre. Il y a des centres qui ont été construits partout en France, il faut leur permettre d’avoir un nouveau départ »,

L’Etat voudrait réduire la population totale de la jungle à 2000 personnes contre 3700 actuellement. Après l’évacuation de la zone, les migrants et réfugiés doivent être relogés dans des centre d’accueil et d’orientation, créés ailleurs en France.

I.C