Liens entre les attentats du Caire et ceux du 13 novembre : la France responsable ?

Les familles des victimes des attentats au Bataclan du 13 novembre dernier souhaitent que les investigations soit reconsidérées à la lumière de l’enquête sur les attentats du Caire en 2009.

« Des liens existent. » Interrogé par Le Monde, l’avocat des familles des victimes est formel. Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, ces familles s’interrogent « sur la manière dont le projet d’attentat contre le Bataclan, imputé à Farouk Ben Abbes a été pris en considération par les autorités ». Ces propos trouvent aujourd’hui une résonance particulière puisque le lundi 22 février marque la date d’anniversaire de la mort de Cécile Vannier, une lycéenne de Levallois-Perret, tuée dans la capitale égyptienne en 2009. 24 personnes avaient été blessées, dont 17 français.

Comme l’avait révélé le Canard Enchaîné, l’avocat de la famille de Cécile Vannier, Maître Olivier Morice, avait demandé dès le 14 décembre et le 25 janvier de cette année que soit versée au dossier du 13 novembre la procédure de l’attentat du Caire. Pour quelles raisons ?

Il se trouve que lors de sa détention en 2009, Farouk Ben Abbes aurait avoué avoir été missionné pour commettre des attaques en France. Son aveu faisait alors état d’un projet contre des intérêt juifs à Saint-Denis et… la salle du Bataclan. Aussitôt, ces informations avaient été transmises à la France par le ministère de l’Intérieur égyptien. Le terroriste, lors d’une nouvelle mise en examen en 2010, niera alors toute volonté terroriste affirmant avoir tenu ces propos sous la torture. Qui croire ? En l’absence de preuve véritable, un non-lieu est prononcé le 14 décembre 2014. Farouk Ben Abbes sera libéré tout en étant sous surveillance. Il est aujourd’hui assigné à résidence.

Les ratés de l’État français sont plus que jamais sur le devant de la scène. « Nous avons mille questions et nous attendons mille réponses. » Ces interrogations viennent s’ajouter aux zones d’ombres pointées du doigts par les familles des victimes entendues lundi dernier en commission parlementaire.

T. C.