Loi travail : la CGT lance une intersyndicale

Les syndicats tentent de se mettre en ordre de marche contre le projet de réforme du travail porté par Myriam El Khomri. La CGT a convié mardi neuf syndicats à discuter d’« actions et initiatives communes » face à un texte jugé trop favorable au patronat. Les quatre plus importants, la CFDT, CFE-CGE, FO et l’Unsa, ont déjà accepté.

La CGT, le premier syndicat français, a invité la FSU, FO, Solidaires, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, l’Unef et l’UNL à se réunir mardi dans ses locaux de Montreuil, en banlieue parisienne, « afin d’échanger sur l’analyse de la situation sociale, économique et politique » de la France.

Il s’agira « d’évaluer les champs d’éventuelles actions et initiatives communes », selon le contenu de l’invitation dont l’AFP a obtenu copie.

Les quatre plus importants syndicats, la CFDT, FO, l’Unsa et la CFE-CGC, ont indiqué qu’elles s’y rendraient. La CFTC doit décider dans l’après-midi.

Dès vendredi, après la divulgation du projet de loi de Myriam El Khomri, la CGT avait annoncé son intention de mettre en place « une réaction forte et unitaire du monde du travail ». Les autres syndicats ont aussi protesté contre le texte qui cède selon eux aux revendications du patronat.

Les syndicats « fragilisés » par le projet de loi

Transmis au Conseil d’État, le projet de loi prévoit notamment la primauté des accords d’entreprise en matière de temps de travail, la possibilité de référendum pour valider des accords minoritaires, une « sécurisation » juridique du licenciement économique pour les entreprises et un recours facilité au forfait-jour dans les petites entreprises.

« Les organisations syndicales se trouvent fragilisées par une loi qui leur a été imposée. Il y a un changement de paradigme fondamental », estime Marie-Françoise Leflon, numéro deux de la CFE-CGC, qui assistera à l’intersyndicale. Michèle Biaggi, secrétaire confédérale FO, s’attend  à un « tour d’horizon de ce que pense chaque organisation syndicale ». Ensuite, « on verra si on parle d’une riposte qu’on pourrait faire ensemble ». Les deux syndicalistes s’attendent à d’autres réunions.

Le projet de loi doit être présenté le 9 mars en Conseil des ministres et discuté en avril à l’Assemblée nationale. Mais le débat s’annonce serré. A gauche, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis a ainsi déclaré qu’il aurait « du mal à voter » cette réforme en l’état, tout comme l’ancien ministre du travail François Rebsamen.

J.L