L’Union européenne serre la vis et accuse Ankara de chantage aux migrants

Réunis en urgence à Bruxelles, les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ont accusé mercredi Ankara de chantage aux migrants. Ils ont promis de « prendre toutes les mesures nécessaires » pour protéger leurs frontières « dans le respect du droit de l’UE et international ».

Tout en reconnaissant les « efforts importants » réalisés par la Turquie pour accueillir 3,7 millions de Syriens, l’UE « rejette fermement l’usage par la Turquie de la pression migratoire à des fins politiques », indique une déclaration des 27 ministres de l’Intérieur, réunis mercredi en urgence à Bruxelles.

Rappel à l’ordre

Les 27 ont appelé Ankara à revenir au respect de l’accord signé à Bruxelles en 2016, qui a fait baisser considérablement les arrivées de migrants dans l’UE en échange notamment d’une aide financière.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a ouvert illégalement aux réfugiés les frontières vers l’UE, a affirmé qu’une résolution de la crise migratoire passait par un soutien européen à Ankara en Syrie. Mais le porte-parole de la présidence turque a démenti qu’Ankara « considère les réfugiés comme un moyen de chantage politique ».

Une enveloppe de 700 millions d’euros

Bruxelles avertit que le franchissement illégal des frontières « ne sera pas toléré ». Les 27 se sont toutefois dits prêts à « renforcer leur soutien » dans le cadre d’une intervention rapide de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, en Grèce. La France est disposée à envoyer « une douzaine » d’experts.

Outre cet appui, l’UE a mardi, par la voix de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en déplacement à la frontière turque, promis « 700 millions d’euros », dont la moitié immédiatement, pour gérer la vague migratoire, qui fait ressurgir la crainte d’une crise semblable à celle de 2015.

 

EPJT avec l’AFP