Emmanuel Macron face au constat glaçant de l’écologie

Le glacier du Mont Blanc recule toujours plus loin

Le président de la République signe un virage écologique pour la fin de son mandat et se rend sur le glacier du Mont Blanc pour constater par lui même les ravages du réchauffement climatique.

Emmanuel Macron, en visite dans le massif du Mont Blanc, s’est rendu ce jeudi matin à la Mer de Glace. Une visite symbolique pour amorcer le virage écologique de son quinquennat. Mais le glacier est privée de neige cette année et affiche ses roches grises et nues. Le constat est glaçant : la glace recule de 8 à 10 mètres par an, environ 2 kilomètres depuis 1850. Le glacier a perdu 120 mètres d’épaisseur en un siècle. L’illustration la plus spectaculaire de l’impact du réchauffement en France.

“Le glacier rend visible l’invisible”, explique le glaciologue Luc Moreau qui accompagne le Président dans sa visite. “On se rend compte comment les non-décisions ont fait en arriver là”, ajoute le chef de l’État.

Protéger le Mont Blanc

Alors qu’il doit lancer jeudi l’Office français de la biodiversité (OFB), il a dîné mercredi soir avec des sommités comme le célèbre climatologue Jean Jouzel, la biologiste Camille Parmesan et la spécialiste de la biodiversité Anne Larigauderie, de l’IPBES, qui a publié l’an dernier un rapport glaçant sur la disparition des espèces.

Emmanuel Macron veut faire de l’écologie une des deux priorités de sa fin de quinquennat, engluée dans la réforme des retraites. A un mois des municipales, le chef de l’Etat met l’accent sur un sujet désormais incontournable, y compris dans les urnes.

Le président doit redescendre à Chamonix pour détailler des mesures de protection du Mont Blanc (4.809 m) et de son écosystème, menacés par la sur-fréquentation et les incivilités.

Emmanuel Macron s’arrêtera ensuite à Saint-Gervais-les-Bains, pour déjeuner avec les élus locaux qui veulent l’interpeller sur la pollution dans la vallée de l’Arve, entraînée par le passage de trop nombreux poids lourds et du chauffage au bois.

L’opposition dénonce une « hypocrisie »

Laurent Wauquiez, président de région, avec le maire de Chamonix Eric Fournier, soutenu par LREM, lui ont demandé de réglementer les camions les plus polluants dans le tunnel du Mont Blanc et de développer le ferroviaire dans la vallée.

Chez LFI, le député François Ruffin a raillé “un sommet de la foutaise et de l’hypocrisie”, réclamant au président de ne pas se contenter de “légiférer sur qui va pouvoir grimper en haut du mont Blanc” mais des “mesures structurelles sur comment on fait moins de gaz à effet de serre dans ce pays, et pour ça il faut ça qu’il y ait moins de camions qui le traversent”.

Adrien Quatennens, député LFI et numéro deux du mouvement, a également critiqué un président de la République qui se veut “champion de la Terre” alors qu’il est “champion de la comm”.

 

EPJT avec l’AFP