Des centaines de manifestants se sont réunis vendredi à Rangoun. Ils protestent contre le coup d’État qui a renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi alors que l’armée birmane poursuit les arrestations massives d’activistes.
La première manifestation d’ampleur, contre le putsch militaire en Birmanie, a eu lieu ce vendredi. « Tant qu’ils (les généraux) garderont le pouvoir, nous ne viendrons pas travailler. Si tout le monde fait ça leur système ne tiendra pas« , a déclaré à l’AFP Win Win Maw, professeur du département d’histoire.
Des fonctionnaires de plusieurs ministères ont également cessé temporairement le travail dans la capitale, Naypyidaw, selon des journalistes de l’AFP. La veille, des avocats et médecins avaient pris part à la protestation, tandis que des habitants de Rangoun étaient dans la rue pour la troisième soirée consécutive.
Réactions de la communauté internationale
Quatre jours après l’arrestation d’Aung San Suu Kyi, toujours détenue et inculpée pour avoir enfreint une règle commerciale, près de 150 responsables politiques et activistes ont été arrêtés, d’après l’ONG Association d’assistance aux prisonniers politiques.
Joe Biden a fermement condamné le coup de force des militaires au moment où l’ONU a adoucit le ton. Pékin reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies. Elle a auparavant contrecarré toute initiative contre l’armée lors de la crise des musulmans rohingyas.
La peur est encore vive dans le pays qui a déjà vécu près de 50 ans sous un régime militaire depuis son indépendance acquise en 1948. Mais, depuis les dernières répressions de 1988 et de 2007, la donne a changé. Les Birmans se mobilisent désormais pour résister notamment sur internet.
Anne-Charlotte Le Marec avec l’AFP