La maire (PS) de Lille Martine Aubry et Daniel Cohn-Bendit, parmi d’autres signataires, reprochent à François Hollande et Manuel Valls de conduire à l' »affaiblissement durable de la France », dans une tribune publiée ce mercredi dans Le Monde.
« Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés », écrivent les auteurs de cette tribune au vitriol parmi lesquels la présence marquante de Martine Aubry, mais aussi les députés PS « frondeurs » Christian Paul, Benoît Hamon, et l’adjoint à la maire (PS) de Paris Bruno Julliard.
« Trop, c’est trop », écrivent les 18 signataires qui énumèrent, à quatorze mois de l’élection présidentielle. Un menu amère pour le le duo Valls/Hollande : le pacte de responsabilité, soit « 41 milliards d’euros mobilisés pour rien » au bénéfice des entreprises, le « désolant débat sur la déchéance de nationalité » à laquelle ils demandent à François Hollande de renoncer au profit d’une peine d’indignité nationale pour les terroristes, et le projet de loi sur le Travail de Myriam El Khomri.
« C’est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes et en privilégiant l’accord dans l’entreprise dans un pays où le taux de syndicalisation est faible et où le patronat n’a jamais aimé la négociation ». peut-on lire dans la tribune.
« A qui fera-t-on croire qu’en multipliant les facilités de licenciements (…) qu’on favorisera ainsi l’emploi ? », « Qui peut imaginer que, en généralisant les possibilités de ne plus payer les heures supplémentaires en heures supplémentaires (…) on améliorera la situation de l’emploi en France ? », poursuivent les auteurs.
Migration
Les signataires de cette tribune reprochent également à Manuel Valls « la meurtrissure de l’indécent discours de Munich« . Le Premier ministre avait indiqué ne pas être favorable à la mise en oeuvre d’un mécanisme permanent de répartition des réfugiés dans l’Union européenne comme le propose la chancelière allemande Angela Merkel.
« Non, Angela Merkel n’est pas naïve, Monsieur le Premier ministre. Non elle n’a pas commis une erreur historique. Non, elle n’a pas mis en danger l’Europe, elle l’a sauvée. Elle l’a sauvée du déshonneur qui aurait consisté à fermer totalement nos portes à toutes ces femmes, ces hommes et enfants fuyant les persécutions et la mort et en oubliant ceux qui chaque jour perdent la vie en Méditerranée », estiment les signataires.
Réactions
La classe politique n’a pas tardé à réagir.
Le ministre des Finances Michel Sapin a appelé mercredi les signataires d’une tribune publiée dans Le Monde, dont la maire PS de Lille Martine Aubry, à « éviter les postures ». « Quand on est dans une période difficile, la France comme la gauche, il faut éviter les postures », a lancé le ministre des Finance,
Le président du MoDem, François Bayrou a également réagit « Il y a des mois qu’on voit venir la révélation de la fracture définitive de la gauche, d’un accident historique (…) elle ne s’en relèvera pas de sitôt.
T.C.